La FIQ et le syndicat du CSSS réclament de meilleures conditions de travail pour les professionnelles en soins afin d’assurer à la population des soins de santé de qualit&
Montréal, le 22 septembre 2010 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et le Syndicat des professionnelles en santé du Lac-des-Deux-Montagnes (FIQ) ont organisé aujourd’hui un rassemblement devant l’Hôpital de Saint-Eustache afin de dénoncer la mauvaise gestion de l’employeur de l’établissement qui contribue inévitablement à la dégradation des conditions de travail des professionnelles en soins y travaillant.
« Au lieu de concentrer ses efforts à trouver des moyens efficaces et structurants afin de contrer les effets de la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau public, l’employeur du CSSS se tourne délibérément vers le secteur privé. À ce titre, plus d’une cinquantaine de contrats sont actuellement conclus entre l’établissement et des entreprises privées de placement en soins ou des personnes agissant individuellement. En 2008-2009, le recours à des professionnelles en soins issues du privé a coûté près de 3,8 millions de dollars au CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes. Considérant le déficit budgétaire dont fait état la direction, la situation est totalement aberrante », de s’exclamer Alain Paquette, président du Syndicat des professionnelles en santé du Lac-des-Deux-Montagnes.
Parallèlement, les conditions de travail des professionnelles en soins de l’établissement continuent de se détériorer sans que rien soit entrepris par la direction pour y remédier. « Le laxisme dont faire preuve l’employeur est effarant. Ce dernier ne manifeste aucune volonté de rehausser les postes et de stabiliser les équipes de soins, ce qui favoriserait pourtant l’attraction et la rétention du personnel soignant. À titre d’illustration, la proportion de professionnelles en soins à temps partiel atteint les 65 % et, pour la plupart, ça représente rarement plus de deux jours semaine. Et c’est sans compter le recours aux heures supplémentaires qui est devenu pratique courante et même un mode gestion au CSSS », de poursuivre monsieur Paquette.
L’attitude de l’employeur démontre sans aucun doute son manque de vision et sa gestion inefficace et déficiente dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Devant les besoins criants du réseau public, la direction préfère s’en remettre à des solutions faciles qui ne règlent en rien la surcharge et l’instabilité avec lesquelles sont aux prises, jour après jour, les professionnelles en soins de l’établissement. Il est totalement absurde de croire que le secteur privé, dont la motivation principale est la réalisation de profits, puisse faire partie prenante de la solution. La qualité et la sécurité des soins s’en voient grandement compromises », de déclarer Daniel Gilbert, vice-président de la FIQ.
Pour la Fédération, il est de la responsabilité de l’employeur, tout comme du gouvernement, d’assurer à la population des soins de santé sécuritaires. Cet aspect passe bien au-delà de la préoccupation budgétaire que semble pourtant prioriser les établissements de santé publics. Le gouvernement doit rappeler les employeurs à l’ordre et trouver de réelles solutions qui pourront agir sur la rétention des professionnelles expérimentées et sur l’attraction d’une relève qui aura le goût de s’investir dans la profession. Il est plus que temps de s’adonner à un sérieux exercice de planification et de consolidation des postes. Il en va de la survie du réseau de santé public! », de conclure monsieur Gilbert.
À propos de la FIQ
La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.