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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

8 mars 2011 – Journée internationale des femmes

Huguette Latulippe/Promotion inc.
Illustration : Geneviève Guénette

PARCE QUE l’imposition d’une contribution d’un montant fixe pour toutes et tous sans égard à leurs revenus (sauf s’il est de moins de 14 400 $ par année) est une forme de taxe régressive plaçant une pression accrue sur les personnes à faible revenu. De façon spécifique, l’augmentation des frais pèse plus lourdement sur les femmes, car leurs revenus sont nettement moindres que ceux des hommes. Elles ont des salaires plus bas (en moyenne, elles font 70 % du salaire des hommes); elles ont moins accès à l’emploi et à la syndicalisation; elles ont moins de sources de revenus; et elles sont surreprésentées dans les emplois précaires et à temps partiel.

PARCE QUE l’introduction de la logique de l’utilisateur-payeur (plus on « utilise », plus on paye), en plus de considérer la santé comme une marchandise et non un droit, va toucher les femmes de plein fouet parce qu’elles ont recours plus régulièrement aux services de santé pour elles (contraception, grossesse, accouchement, dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, etc.) et leurs enfants.

PARCE QUE les femmes sont majoritaires comme travailleuses dans les secteurs des services sociaux et des services de santé [voir note 2]; elles sont donc les premières à voir leurs emplois disparaître ou se précariser. Les coupes dans le système public minent l’organisation du travail et occasionnent une surcharge de travail, du stress et de l’épuisement professionnel.

Tract produit par le Collectif 8 mars
Cliquez l’image pour télécharger le tract produit par le Collectif 8 mars

PARCE QUE pour pallier les coupes, la dégradation et la tarification des services publics et des programmes sociaux, les femmes, en raison de leur socialisation dans un système patriarcal qui considère qu’elles sont « par nature » portées à s’occuper des autres, se sentiront obligées d’assumer dans la sphère domestique ce que l’État déleste comme responsabilité sociétale. Cela représente un net recul pour les femmes, au plan salarial, sur l’évolution de leur carrière et sur leur disponibilité dans l’implication politique et sociale. Elles sont nombreuses à réduire leurs heures de travail ou même à quitter leur emploi à cause des soins qu’elles prodiguent (enfants, proches en perte d’autonomie, etc.) Les femmes constituent en effet 80 % des proches aidantes.

PARCE QUE si les conditions de vie des femmes ont grandement été améliorées par la mise en place d’un système de santé public, universel et gratuit, force est de constater qu’elles payent cher le prix du désengagement de l’État : que ce soit en tant que proches aidantes, usagères ou travailleuses. Donc, le prélèvement de la taxe santé ou toute autre augmentation de tarif ainsi qu‘une privatisation progressive porteraient atteinte au droit des femmes à l’égalité et perpétueraient les inégalités envers elles!

NOTES

  1. Le budget Bachand 2010 a annoncé une contribution santé pour tous les adultes (à l’exception des ménages gagnant moins de 14 400 $/an) de 25 $ en 2010, 100 $ en 2011, 200 $ en 2012.
  2. CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME, Les 20 principales professions féminines et masculines, — 95 % des éducatrices de la petite enfance, 86 % des institutrices, et 91 % des infirmières sont des femmes — 2001.

Le 8 mars 2011, soyez-y!

Parce que nous sommes
« Toujours en action pour le respect de nos droits! »

 

Voir également :