L’employeur se prête à une restructuration improvisée du bloc opératoire au détriment des professionnelles en soins
Montréal, le 9 mai 2011 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers cardiorespiratoires du CSSS de Manicouagan ont vivement dénoncé, lors d’un rassemblement devant l’Hôpital Le Royer le lundi 9 mai, l’abolition de deux postes en inhalothérapie au bloc opératoire.
« Le 29 avril dernier, nous apprenions que deux postes de soir en inhalothérapie étaient abolis au bloc opératoire. Considérant les besoins en matière de personnel sur ce département et considérant que ces postes avaient été créés en 2003 afin de diminuer le fardeau de tâche et les heures de garde des inhalothérapeutes de jour, il est totalement insensé de diminuer les effectifs de la sorte », de s’exclamer Marie-Patricia Tremblay, présidente du syndicat local.
La situation est plutôt inquiétante sachant que l’établissement a déjà de la difficulté à attirer la relève et à convaincre la main-d’œuvre déjà en place d’y demeurer. « Cette restructuration ne laisse augurer rien de bon. Présentement, il n’y a qu’une seule inhalothérapeute de jour à temps complet et celle-ci, en plus de son horaire régulier de travail, doit maintenant assumer les heures de garde qui peuvent s’élever jusqu’à 128 heures par semaine. À ce rythme-là, elle ne pourra jamais tenir le coup, c’est impossible! », de poursuivre madame Tremblay.
Pour sa part, Daniel Gilbert, vice-président de la FIQ, juge totalement improvisée la restructuration présentement en cours au bloc opératoire de l’hôpital. « Mais où l’employeur a-t-il donc la tête pour prendre ce genre de décisions? Ne s’est-il pas questionné sur les impacts majeurs d’une telle abolition de postes sur les conditions de travail des professionnelles en soins et sur la qualité des soins offerts à la population? J’en doute fort! ».
Dans un contexte aussi peu attrayant, il y a fort à parier que le recrutement et la rétention du personnel deviendront de plus en plus problématiques et que le recours aux entreprises privées de placement en soins deviendra pratique courante pour combler le manque de personnel. « La direction aurait pourtant tout intérêt à offrir des conditions de travail décentes aux professionnelles de l’établissement au lieu d’effectuer des coupures à leurs dépens. Il est grandement temps qu’on rappelle l’employeur à l’ordre et qu’on lui fasse enfin comprendre que des professionnelles en soins motivées et en nombre suffisant sont garantes de la qualité et de la sécurité des soins », de conclure monsieur Gilbert.
À propos de la FIQ
La FIQ représente 60 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.