« Après tant d’années à nous répéter qu’on diminuera le temps d’attente dans les urgences alors qu’il continue à grimper
Montréal, le 25 août 2011 — Devant l’engagement du directeur général de l’Agence de la santé et des services sociaux à éliminer l’attente de plus de 24 heures dans les urgences d’ici 2015, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ exprime une énorme réserve quant à l’atteinte de cette cible jugée plutôt irréaliste.
Après qu’on ait réussi à arracher cet engagement à monsieur David Levine, ce dernier a fait mention de plusieurs conditions devant être remplies afin d’atteindre l’objectif fixé. Il a notamment parlé d’un plus grand nombre de patient-e-s pour chaque omnipraticien, d’un accès plus rapide pour les médecins aux tests diagnostic, de l’introduction d’une approche gériatrique dans les centres hospitaliers et d’une augmentation des soins à domicile. Autant de prérequis et de « si » sur lesquels monsieur Levine a bien peu d’emprise. D’autant plus que ces « conditions » nécessaires au désengorgement des urgences ne sont pas nées d’hier. Déjà, en 2003, Jean Charest avait fait des problèmes vécus dans les urgences sa priorité. « Pourquoi, maintenant, en 2011, devrait-on croire à l’idée magique que le problème va se résorber d’ici 2015 alors que les mêmes préoccupations subsistent depuis déjà plusieurs années? », de s’interroger Régine Laurent, présidente de la FIQ.
Par ailleurs, monsieur Levine a fait abstraction d’une condition importante, d’un autre « si » devant être pris en considération. Celui de la pénurie de main-d’œuvre et de la nécessité d’y remédier. Les chiffres illustrant cette pénurie parlent d’eux-mêmes. « Dans un tel contexte, il est inconcevable de croire que le personnel en place pourra pallier la pénurie indéfiniment et il l’est encore plus de prendre le tout à la légère en niant les faits ou en les contournant comme le font messieurs Bolduc et Levine! », de poursuivre madame Laurent.
« Devant toutes les conditions devant être remplies pour arriver à la cible fixée par monsieur Levine, j’ai malheureusement bien peu d’espoir pour les patient-e-s et les professionnelles en soins du réseau public qui devront encore une fois payer les frais des problèmes d’engorgement vécus dans les urgences. Les engagements et les paroles exprimés n’ont plus de réelle valeur puisque la situation demeure inchangée et les objectifs non atteints. Quand pourrons-nous enfin soigner la population au Québec dans des délais acceptables? Quand cessera-t-on enfin de banaliser les délais d’attente interminables? Quand arrêtera-t-on de transférer le poids sur le dos des professionnelles en soins du Québec? », de conclure madame Laurent.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ compte près de 60 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.