Les professionnelles en soins sont déterminées à obtenir de meilleures conditions de travail afin d’assurer des soins de qualité à la population
Baie-Comeau, le 8 mars 2012 – Profitant du passage de Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, les professionnelles en soins œuvrant au CSSS de Manicouagan ont adopté leurs priorités de négociation locale. Pour la présidente de la Fédération, c’est le début d’un moment déterminant pour les professionnelles en soins. « Les priorités adoptées permettront aux professionnelles d’obtenir de meilleures conditions de travail et d’exercice afin d’assurer des soins de qualité à la population. Depuis trop longtemps, cet employeur presse le citron en effectuant une gestion déficiente et à courte vue du personnel. Il est maintenant le temps de redonner aux professionnelles le droit de dispenser des soins dans un milieu de travail respectueux et valorisant ».
Des solutions aux problèmes récurrents
Rappelons que cette négociation locale est prévue en vertu de la lettre d’entente no 17 de la convention collective. Cette lettre d’entente a été négociée lors de la dernière négociation avec le gouvernement du Québec. « Elle comporte tous les leviers qui permettront d’agir sur l’attraction et la rétention des professionnelles en soins de même que sur la réduction de la main-d’œuvre indépendante (MOI). Les problèmes récurrents vécus au CSSS de Manicouagan doivent être résolus et il est essentiel que l’employeur saisisse cette occasion afin de redresser sérieusement la situation », de poursuivre Daniel Gilbert, vice-président à la FIQ, également présent lors de la visite de madame Laurent.
Les priorités adoptées visent spécifiquement à apporter des solutions aux problèmes que vivent quotidiennement les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes à l’emploi du CSSS de Manicouagan. Pour la présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires de Baie-Comeau (SPSICRBC), les chiffres et statistiques démontrent clairement la mauvaise utilisation de la main-d’œuvre et le gaspillage de fonds publics. « Dans un contexte de pénurie, comment expliquer que 50 % des professionnelles en soins travaillent à temps partiel alors qu’en 2010-2011, près de 56 000 heures supplémentaires ont été effectuées par ces mêmes professionnelles? Sur quelles bases l’employeur peut justifier les 2,5 millions de dollars dépensés l’année dernière pour du personnel provenant d’agences privées, et ce, au détriment des salariées de l’établissement? », de questionner Marie-Patricia Tremblay. Ainsi, les représentantes syndicales font le pari que les priorités de négociation permettront le virage tant souhaité par les professionnelles en soins. Ces priorités visent, entre autres, le renversement de la structure de postes, l’organisation du travail et l’optimisation des rôles, tâches, fonctions et responsabilités des professionnelles en soins (Loi 90).
Mise au point avec le directeur général
À la demande de la présidente de la FIQ, une rencontre a eu lieu avec monsieur Daniel Côté, directeur général du CSSS de Manicouagan. Cette rencontre visait deux objectifs précis : rétablir les relations patronales/syndicales et exiger le dépôt rapide d’un calendrier de rencontres de négociation locale. « Depuis plusieurs mois, les représentes syndicales ne peuvent remplir librement et pleinement leur rôle soit, celui de veiller à la défense des droits des membres qu’elles représentent. Cette situation est inacceptable et avant d’entreprendre la négociation locale, il fallait remettre les pendules à l’heure. Les représentantes syndicales ont retrouvé le droit d’agir en toute liberté et ce, pour pouvoir dispenser les services aux membres. De plus, devant l’ampleur des problèmes vécus au CSSS et la détresse évidente de plusieurs professionnelles en soins, nous avons obtenu l’engagement de la partie patronale que rapidement, un calendrier de rencontres de négociation sera élaboré. Un suivi sur cette question sera fait la semaine prochaine. Il est presque minuit et nous n’avons plus de temps à perdre », de conclure la présidente de la FIQ.