2012-2103 – Un budget sans surprise et inutilement dur
Montréal, le 20 mars 2012 — Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) est extrêmement déçu du dernier budget du ministère québécois des Finances qui a choisi de maintenir la ligne dure en gardant le cap sur l’équilibre budgétaire quitte à affaiblir encore davantage nos services publics.
Le budget Bachand comporte d’importantes réductions des dépenses qui affecteront tous les services offerts à la population. Il inclut notamment l’abolition de 442 postes dans la fonction publique. Ce qui n’aidera en rien à la prestation de services et contribuera à augmenter le recours à la sous-traitance plus coûteuse pour les citoyens.
« Le gouvernement Charest veut laisser croire qu’il est possible de maintenir les services malgré toutes ces compressions et la réduction des effectifs. Ces mesures auront des conséquences directes pour les citoyens. » commente le porte-parole du SISP, Gilles Dussault.
« Les Québécois ont plus d’argent dans leurs poches ». Vraiment?
Dans son discours du budget, le ministre Bachand affirme permettre aux québécois d’avoir plus d’argent dans leurs poches grâce aux mesures fiscales adoptées par son gouvernement depuis 2003. « Ces sommes, l’État ne se gêne pourtant pas pour aller les rechercher directement dans le portefeuille des contribuables. Actuellement les tarifs explosent, notamment à cause de la taxe santé (de 200 $ par personne cette année), de l’augmentation des frais de scolarité et grâce à d’autres hausses tarifaires diverses (taxes sur le carburant, hausses de 20 % des tarifs d’électricité à partir de 2014, SAAQ, etc. ), des mesures que le gouvernement a choisi de maintenir dans le présent budget. Ce budget est dans la même lignée que les précédents et continue de faire la promotion d’un système fiscal de plus en plus régressif » affirme M. Dussault.
Le RVÉR : bon diagnostic, mauvais traitement
Le SISP se demande à qui profitera le nouveau Régime volontaire d’épargne-retraite (RVÉR) annoncé dans le budget? « Ce programme n’apporte aucune solution aux problèmes identifiés par le ministre des Finances : la plupart des Québécoises et des Québécoise ne peuvent pas compter sur un régime complémentaire de retraite leur permettant une retraite décente. Au lieu de s’engager immédiatement à améliorer le régime des rentes du Québec, le ministre propose un soi-disant régime collectif qui n’en est pas un vrai. La proposition du ministre fait en sorte qu`il y aurait désormais deux types de régimes soi-disant collectifs : des régimes négociés où travailleurs et employeurs cotisent et un nouveau régime qui ressemble à s’y méprendre à un simple REÉR. L’existence de ce type de régime servira de prétexte aux employeurs pour se soustraite à la négociation pour la création de véritables régimes complémentaires de retraite où les employeurs et les travailleurs cotisent tous deux au régime. Une bonification du RRQ aurait été bien plus équitable à l’endroit des travailleuses et des travailleurs qui n’ont pas de régime complémentaire de retraite », conclut monsieur Dussault.
À propos du SISP
Le SISP regroupe 335 000 membres issus de cinq organisations syndicales (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont 265 000 proviennent des secteurs public, parapublic et péri-public. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, la FIQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité pour tous, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.