« Toujours et seulement les mêmes qui doivent payer leur part » – Régine Laurent, présidente de la FIQ
Montréal, le 20 mars 2012 — Pour la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, le gouvernement du Québec demande encore une fois à la classe moyenne et aux plus démunis de faire tous les efforts et de s’appauvrir davantage. « À l’aube du dévoilement de son budget, le ministre des Finances parlait d’une révolution culturelle. Visiblement, cette révolution annoncée ne loge pas à l’enseigne de la justice et de l’équité, des valeurs portées par la population québécoise. Le gouvernement du Québec demande à tous les contribuables de payer leur juste part alors que dans les faits, ce sont toujours et seulement les mêmes qui doivent encore payer leur part. Sous le couvert d’un gouvernement responsable contrôlant ses dépenses, on voit plutôt un gouvernement qui impose des choix idéologiques au détriment de la solidarité sociale », de dire la présidente de la FIQ, Régine Laurent.
Soins aux personnes âgées et aidantes naturelles
Les mesures budgétaires annoncées aujourd’hui pour améliorer la qualité des soins et de vie des personnes âgées sont extrêmement décevantes. Pour la Fédération, le ministre des Finances s’est livré à une opération de recyclage puisqu’essentiellement, ces mesures étaient déjà annoncées en 2011 avec la politique « Vieillir chez soi ». « Ce gouvernement se décharge de plus en plus de ses responsabilités envers les personnes âgées. Le maintien à domicile est un des volets importants de la problématique des personnes âgées en perte d’autonomie et aurait nécessité un sérieux coup de barre. On aurait souhaité que le gouvernement investisse autant d’énergie à développer un réel plan de maintien à domicile, avec tous les services publics que cela implique, qu’il en déploie pour faire la promotion de son Plan Nord », de poursuivre madame Laurent.
Par ailleurs, la FIQ est choquée de constater que le gouvernement de Jean Charest transfère ses obligations sur les épaules des aidantes naturelles. « Le ministre Bachand annonce que les aidantes naturelles auront un crédit d’impôt remboursable qui passera de 607 $ à 700 $ en 2012. Non seulement il le fait sans rire mais visiblement, ce gouvernement ne connait ni le rôle, ni les besoins des aidantes naturelles. L’accès à des services serait davantage utile à toutes ces personnes, qui sont d’ailleurs majoritairement des femmes, qu’un ridicule 93 $ », de dénoncer la présidente.
En ce qui a trait aux investissements dans le réseau de la santé de manière plus globale, la Fédération déplore l’absence totale de mesures, entre autres, pour améliorer significativement la première ligne, pour pouvoir agir réellement en prévention ou pour assurer une meilleure prise en charge des personnes atteinte de maladies chroniques. « C’est comme si le gouvernement jugeait que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans notre système de santé. C’est à se demander si on évolue sur la même planète. Par ailleurs, le message aux professionnelles en soins est clair : vous allez continuer à porter à bout de bras le réseau public de santé, car la priorité se situe dans le Grand Nord ».
Plus important que des lacets
Pour la Fédération, l’attitude du gouvernement est de plus en plus indécente. Ce gouvernement impose à la population québécoise des mesures aussi régressives que la taxe santé et la hausse des frais de scolarité. « Au lieu de se magasiner de nouveaux lacets, le ministre Bachand aurait intérêt à chausser les espadrilles d’un étudiant, les souliers d’une professionnelle en soins, les bottes d’un lockouté de Rio Tinto Alcan à Alma ou les chaussures d’une personne âgée. Il pourrait constater qu’encore une fois, ce budget demande à la classe moyenne et aux plus démunis de se sacrifier pour les riches et les grandes compagnies », de conclure madame Laurent.
Profil de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente près de 60 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.