Pour la FIQ, il est impératif que le Québec se dote d’un régime d’assurance médicaments entièrement public
Montréal, le 4 avril 2012 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ est d’avis qu’il est impératif que le Québec se dote d’un régime d’assurance médicaments public. Pour la Fédération, le gouvernement du Québec doit reprendre le contrôle du coût des médicaments. « Les coûts des médicaments croissent de manière exponentielle et sont responsables d’une grande partie de l’augmentation des dépenses totales en santé. Le système hybride actuel est coûteux pour l’État, il n’assure pas un accès équitable aux médicaments et profite davantage aux compagnies pharmaceutiques et aux compagnies d’assurances qu’à la population québécoise », de dire Régine Laurent, présidente de la FIQ.
Ainsi, la Fédération souhaite donc que l’Assemblée nationale adopte la motion déposée aujourd’hui par le député de Mercier, Amir Khadir. « C’est l’occasion pour le gouvernement du Québec de reconnaitre que le système actuel n’est plus approprié et qu’il faut changer les règles afin de rééquilibrer le rapport de force quant à la puissante industrie pharmaceutique. Je mets également au défi le gouvernement libéral de demander le vote secret afin de se prononcer sur cette motion comme il le réclame haut et fort aux différentes associations étudiantes. Si pour les libéraux, la démocratie s’exerce par le vote secret, qu’il donne d’abord l’exemple avant de faire la leçon aux autres », de poursuivre madame Laurent.
Dire non à des millions de dollars
Alors que le gouvernement du Québec parle sans cesse d’assainissement des finances publiques et soutient que chacun doit faire sa juste part, il défend les intérêts des compagnies pharmaceutiques et dit non à des millions de dollars par année. Le système actuel protège le taux de rendement de cette industrie qui engrange déjà des profits extraordinaires et qui se préoccupe bien plus d’investir dans le marketing que dans la recherche de nouveaux médicaments. « Il est urgent de redresser les choses! En instaurant un régime public et universel d’assurance médicaments, il serait possible de réaliser des économies importantes en assurant un meilleur contrôle global des coûts. Cet argent pourrait être investi dans les services de santé, qui en ont grandement besoin », de souligner la présidente.
La leçon de Sandoz Canada
Pour la Fédération, la pénurie de médicaments injectables reliée à plusieurs problématiques de la compagnie pharmaceutique Sandoz Canada doit aussi servir de leçon. En plus du volet monétaire, la dépendance du réseau de la santé aux compagnies pharmaceutiques est inquiétante. « Il y a tout lieu d’envisager une nouvelle politique d’achat des médicaments, comme cela se fait dans certains autres pays où l’État se dote d’une instance publique responsable de gérer les dépenses dans le meilleur intérêt de la population. En devenant maitre d’œuvre des budgets de dépenses, il acquiert un réel pouvoir de négociation avec l’industrie. L’accessibilité aux médicaments s’en trouve facilitée, les finances publiques s’en portent mieux et ultimement, la santé de la population est favorisée », de conclure madame Laurent.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente près de 60 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.