Situation critique à l’urgence de l’Hôpital général du Lakeshore
Montréal, le 17 aout 2012 – La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et les Professionnel(le)s en Soins de santé Unis (PSSU) ont organisé aujourd’hui un piquenique de solidarité pour les professionnelles en soins œuvrant à l’urgence de l’Hôpital général du Lakeshore. Ce rassemblement visait à dénoncer la gestion déficiente et à courte vue de l’employeur qui perdure depuis trop longtemps et qui a pour conséquences de miner les conditions d’exercice des professionnelles en soins ainsi que de menacer la qualité des soins offerts à la population.
« Aux prises avec un fardeau de tâche continuel, le personnel infirmier à l’urgence sombre depuis un certain temps déjà dans un profond découragement. Beaucoup d’inquiétude et d’incompréhension règne au sein des troupes », de déclarer Michel Léger, président des PSSU. En effet, à l’urgence, on s’explique mal les décisions multiples, improvisées, voire même contradictoires, de l’employeur de l’établissement qui semble recourir à une pensée magique. « Aucune analyse à moyen et long terme n’est effectuée, ce qui a nécessairement un impact négatif sur les conditions de travail des professionnelles en soins. Un jour, on détermine qu’il faut sept infirmières auxiliaires, l’autre jour, on réduit le nombre à deux. Comme ça. À tâtons. Pour voir ce que ça va donner. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres », de poursuivre monsieur Léger.
Se sentant constamment bousculées par des réorganisations bidon sur lesquelles elles n’ont aucune emprise, les professionnelles en soins à l’urgence n’en peuvent plus. Elles en ont assez de payer les frais d’une gestion à courte vue. Elles en ont assez d’être envahies par la main-d’œuvre indépendante sur le plancher, faute d’avoir des conditions de travail qui attirent la relève et maintiennent le personnel en place. Elles en ont assez d’évoluer dans un climat instable et chaotique, en plus de devoir composer avec une charge de travail énorme. Assez!
« La situation à l’Hôpital général du Lakeshore est très problématique. Elle vient non seulement contaminer l’environnement et les conditions de travail des professionnelles en soins, mais vient aussi menacer la qualité des soins offerts à la population. Des solutions structurantes doivent être envisagées. Une vraie réorganisation du travail doit se faire en partenariat avec les syndicats et le personnel qui ont des pistes de solutions à proposer. Sans quoi il y aura une désertion du personnel soignant à l’urgence, ce qui est d’ailleurs déjà en train de se produire », de dire Régine Laurent, présidente de la FIQ.
Le cas du Lakeshore n’est pas unique. D’autres établissements dans le réseau public de santé ont également recours à une philosophie de gestion basée sur le court terme et sur des préoccupations strictement budgétaires. « Un changement dans le réseau s’impose. Il est essentiel d’adopter une approche qui assure aux professionnelles en soins un environnement de travail où elles sont respectées comme personnes et comme professionnelles et qui place les besoins des patient-e-s au cœur des choix sur notre système de santé », de conclure madame Laurent.