L’amélioration des services de soutien à domicile ne doit pas se faire à n’importe quel prix ni par n’importe qui
Montréal le 27 novembre 2012 – La Fédération interprofessionnelle de la santédu Québec – FIQ s’étonne de la sortie publique de l’Association québécoise desétablissements de santé et de services sociaux (AQESSS) visant à faire le point surles projets d’optimisation des services de soutien à domicile présentement en coursdans plusieurs établissements de santé. « Le plaidoyer de l’AQESSS en faveur desprojets d’optimisation sonne un peu faux. Comment les gestionnaires peuvent déclarervouloir que chaque dollar soit investi directement dans les soins aux patient-e-s et,en même temps, sous-contracter à gros prix leur propre rôle de gestionnaire à desentreprises privées telles que Proaction, Raymond Chabot Grant Thornton ou Fujitsu »,de questionner Daniel Gilbert, vice-président à la FIQ.
La Fédération prône depuis plus de vingt ans l’importance de revoir l’organisation dutravail, mais ce processus doit se faire correctement pour espérer obtenir une réelleamélioration de la qualité des soins. « L’amélioration des services de soutien à domicilene doit pas se faire à n’importe quel prix ni par n’importe qui. De tout temps, la FIQ s’estmontrée ouverte à discuter d’organisation du travail avec les gestionnaires du réseau,mais trop souvent, sous un prétexte de droit de gérance, on se bute à une porte close.Constater que plusieurs millions de dollars sont versés à des firmes externes privéesdepuis plusieurs années alors que celles qui, quotidiennement, doivent offrir les soinsaux patient-e-s- ne sont pas consultées ni respectées, c’est complètement aberrant »,de poursuivre monsieur Gilbert.
Soins à domicile – Cours 101
Pour la FIQ, tendre à vouloir se doter d’outils et à développer des processus pouraméliorer les soins aux patient-e-s est une excellente chose, mais la qualité des soinsne rime pas nécessairement avec le nombre de patient-e-s vu dans une journée. « Lamise en place des projets d’optimisation exerce une pression énorme sur les épaulesdes professionnelles en soins. Par ailleurs, on semble vouloir laisser croire à lapopulation que le personnel passe trop de temps à remplir des papiers et que lesréunions entre les différent-e-s intervenant-e-s sont trop nombreuses. Les notes audossier d’un-e patient-e constituent, en plus d’être une obligation professionnelle, lemeilleur gage pour assurer un suivi adéquat. De plus, sous-estimer l’importance desdiscussions en équipe interdisciplinaire est une preuve flagrante de l’incompréhensiondu travail nécessaire pour améliorer la condition d’un-e patient-e. Un vrai gestionnaireconnaissant réellement la nature du travail des professionnelles en soins devrait savoircela », de souligner le vice-président.
La vigilance se poursuivra
La Fédération demeurera vigilante et demande au ministre de la Santé d’en faire toutautant. « Si le réseau de la santé a été relativement épargné dans le dernier budget,il n’en demeure pas moins que les besoins sont criants. La majoration de 140 % qui aété allouée pour les projets LEAN et pour ceux au soutien à domicile dans le budgetdoit servir à donner les moyens à celles qui dispensent les soins de le faire dans des conditions optimales, et ce, pour le bénéfice de la population. Le ministre Hébert doitmettre un frein au financement des firmes externes pour un travail que devrait faire lesgestionnaires tout en envoyant un message clair aux directions d’établissements : il estvraiment temps de consulter et d’écouter ce que les professionnelles en soins ont à direet les propositions qu’elles ont à faire », de conclure monsieur Gilbert.