« Le ministre Réjean Hébert doit prendre ses responsabilités et cesser de cautionner l’indéfendable! » – Régine Laurent, présidente de la FIQ
Montréal, le 6 mars 2013 – Alors que les contrats avec la firme Proaction continuent de se multiplier dans les établissements de santé, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ intervient une fois de plus pour dénoncer vivement les effets néfastes du travail à la chaîne dans les soins à domicile et interpelle à nouveau le ministre de la Santé afin que ce dernier rende publiques les conclusions du bilan qu’il a demandé à chacun des CSSS sur les contrats touchant les projets de réorganisation.
Des conséquences désastreuses
Il existe un fort consensus lorsqu’il est question des impacts négatifs de l’implantation d’une méthode de minutage dans les soins à domicile. « Les conséquences sont dévastatrices pour les professionnelles en soins qui se voient contraintes à une standardisation de leurs tâches, sans considération de leur exercice professionnel, ni des besoins des patients. La qualité des soins s’en voit ainsi grandement affectée, en plus de la détresse palpable chez les membres », de déclarer Régine Laurent, présidente de la FIQ.
Avoir recours à la firme Proaction équivaut à réduire le travail des professionnelles en soins à sa plus simple expression et à causer des ravages sur le plan humain. Épuisement, détresse, désir de démissionner et inquiétudes quant à la qualité et la sécurité des soins, les répercussions sont extrêmement dommageables. « La journaliste Sara Champagne nous apprenait ce matin dans La Presse que la firme Proaction se lance dans l’informatisation en santé, un créneau qui ne lui est pourtant pas familier. Est-ce qu’il n’y a pas lieu de craindre un sérieux dérapage? Est-ce que l’informatisation ne devrait pas être en soutien à un projet viable et non pas une façon d’arriver à ses fins, tout en sachant que la méthode préconisée par Proaction n’est nullement adaptée aux besoins? Et c’est sans compter les sommes faramineuses qui seront déboursées par les établissements et qui viennent s’ajouter aux coûts déjà exorbitants défrayés pour recourir aux services de la firme », de poursuivre madame Laurent.
Le ministre de la Santé une fois de plus interpellé
Pour la Fédération, le ministre Réjean Hébert doit faire cesser l’hémorragie et rendre publiques les conclusions du bilan qu’il a demandé à chacun des CSSS sur les contrats d’organisation du travail conclus avec des firmes externes. Il est inconcevable qu’il continue d’assister passivement à ce gâchis et à être témoin des ravages causés par les projets d’optimisation dans les soins à domicile. « Alors que les critiques fusent de toutes parts pour décrier les façons de faire des employeurs qui sous-contractent leurs responsabilités de gestion et d’organisation du travail, il est plus que temps que le ministre rappelle à l’ordre les établissements de santé », d’ajouter Régine Laurent.
Il est de la responsabilité du ministre Hébert d’orienter le réseau de la santé et d’émettre des directives claires aux établissements à l’égard des multiples projets de réorganisation. Par ailleurs, la FIQ et d’autres organisations syndicales ont déjà interpellé le ministre en décembre dernier à cet effet. Depuis, celui-ci s’est réfugié dans un mutisme complet.
Revoir l’organisation à l’interne
Des solutions pour une meilleure organisation du travail, il en existe. La Fédération continue à marteler que les préoccupations de ses membres, qui évoluent sur le terrain, doivent être prises en considération pour améliorer les processus et offrir des soins et des services de qualité à la population. « Une réorganisation, ça doit se faire à l’interne de concert avec les intervenants concernés. Alors pourquoi certains établissements s’entêtent-ils à recourir à des firmes privées comme Proaction, malgré les résultats non concluants, les coûts astronomiques et la déshumanisation des soins qui en découlent? Le ministre Hébert doit prendre ses responsabilités et cesser de cautionner l’indéfendable! », de conclure madame Laurent.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 62 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.