Portrait de la relève infirmière: Ce n’est pas tout de compenser les départs par l’arrivée de nouvelles infirmières, encore faut-il leur offrir des conditions d’exercice stimulantes
Montréal, le 22 octobre 2013 – À la lumière du portrait de l’évolution de la relève infirmière dévoilé par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ est d’avis qu’il faut aller au-delà de l’approche quantitative. « Ce n’est pas tout de compenser les départs à la retraite par l’arrivée de nouvelles infirmières, encore faut-il leur offrir des conditions d’exercice stimulantes », de déclarer Régine Laurent, présidente de la FIQ.
Humaniser les conditions de travail
Pour la Fédération, si les données révélées par l’OIIQ contiennent une série de bonnes nouvelles en soi, il est urgent qu’une humanisation des conditions de travail s’opère dans le réseau de la santé. « L’évidence ne peut plus être niée par les employeurs des différents établissements de santé. L’humanisation des conditions de travail passe par une meilleure organisation du travail, et ce pour l’ensemble de l’équipe de soins. Ainsi, une meilleure organisation du travail aura non seulement un impact positif sur les conditions de travail des infirmières, mais également sur celles des infirmières auxiliaires et des inhalothérapeutes », de poursuivre la présidente.
La Fédération considère que l’humanisation des conditions de travail doit également impliquer une réelle valorisation de certaines missions qui ont fait figure de parents pauvres du réseau de la santé au cours des dernières années. « Les ratios professionnelles/patient-e-s trop élevés dans les CHSLD illustrent clairement cette déshumanisation des conditions de travail et il est grand temps de renverser la vapeur », d’expliquer madame Laurent.
Encore trop d’infirmières à temps partiel
Si l’augmentation du nombre d’infirmières déclarant travailler à temps complet est un pas dans la bonne direction, la Fédération est d’avis qu’un trop grand nombre d’infirmières sont toujours à temps partiel. « Au cours des dernières années, la Fédération a déployé beaucoup d’énergie afin d’augmenter le nombre d’infirmières à temps complet et force est de constater que nos efforts ont porté fruit. Cependant, il reste du travail à faire car plus de 44 % de la relève travaille à temps partiel – 40 % pour l’ensemble de l’effectif infirmier – ce qui représente un pourcentage encore trop élevé pour permettre une réelle stabilisation des équipes de travail », de souligner la présidente.
Pour la Fédération, tant que le réseau de la santé continuera à offrir un nombre aussi élevé de postes à temps partiel aux professionnelles en soins, la présence du personnel d’entreprises privées dans le réseau public restera problématique et le recours aux heures supplémentaires obligatoires continuera d’être la norme plutôt que l’exception.
La formation initiale
Une fois de plus, la Fédération constate l’obsession de l’OIIQ de faire du baccalauréat la norme d’entrée à la profession d’infirmière. « L’OIIQ soulève l’écart entre le nombre d’infirmières québécoises détenant un baccalauréat par rapport à celui du reste du Canada. Il nous apparaît important de rappeler que le projet de l’Ordre fait abstraction de la réalité vécue dans notre réseau de la santé ainsi que dans celui de l’éducation », de conclure madame Laurent.