Crise à l’urgence de l’Hôpital du Suroît, que font les administrateurs?
Salaberry-de-Valleyfield, le 14 janvier 2014 – Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires de l’Hôpital du Suroît ont dénoncé la situation intenable de l’urgence, dont le taux d’occupation stagne à 300 %, et ont interpellé la direction, l’Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, ainsi que le Ministère de la Santé et des Services sociaux pour qu’ils corrigent la situation dans les plus brefs délais.
En octobre dernier, le Syndicat des professionnels en soins de santé du Suroît (SPSS) alertait la directrice intérimaire du CSSS du Suroît, Danielle Dubois, de la situation de l’urgence qui fonctionnait nettement au-dessus de sa capacité à 214 % et prédisait un taux d’occupation de 300 % pour la saison hivernale. « Assez, c’est assez, jusqu’où va-t-on pousser le personnel de l’urgence qui montrait déjà des signes d’épuisement avant les fêtes? La direction a constaté elle-même que l’affluence à l’urgence avait augmenté. Depuis l’automne, nous roulons à une moyenne de 49 patients sur civière alors que nous en avons seulement 22. En ce moment, c’est régulièrement plus de 60 patients sur civière que les professionnelles en soins doivent prendre en charge, la situation non seulement ne s’est pas arrangée mais aussi elle est dangereuse. L’urgence est une bombe à retardement sur le point d’exploser », lance Ariane Benoît, vice-présidente mission-hôpital du SPSSS.
Le syndicat a beau compiler les chiffres et proposer des pistes de solutions comme créer une seconde unité de débordement transitoire, débloquer des lits d’hébergement, interpeller la communauté médicale pour prendre en charge les patients en attente et ralentir les activités dans les unités de chirurgie en aval pour libérer des lits d’hospitalisation, la situation stagne. « En un an, 26 510 heures supplémentaires ont été effectuées par les professionnelles en soins au CSSS du Suroît, de ce chiffre 50 % de ces heures sont effectuées à l’urgence. Seulement depuis début janvier, 420 heures ont été effectuées, ce qui représente 56 quarts de travail. À court terme, la direction doit agir mais il faudra plus que des solutions transitoires pour régler la situation », déclare Francine Savoie, présidente du Syndicat des professionnels en soins de santé du Suroît.
La situation est si critique que Roger Paquet, ancien sous-ministre de la santé, devait examiner la situation des CSSS de la sous-région du Suroît avec les directions concernées pour trouver des solutions. Force est de constater que la situation ne débloque pas. « Il semblerait que les préoccupations de l’Agence de la santé et de services sociaux de Montérégie soient budgétaires, mais on en plus là, il s’agit de la sécurité des patients et de la prise en charge régionale d’une population souvent démunie et vieillissante. Où sont les administrateurs de l’Agence ou du Ministère de la Santé et des Services sociaux? Qu’ils viennent dans les corridors de l’urgence constater par eux-mêmes que presque la moitié des patients attendent la consultation d’un médecin de famille, qu’ils pourraient être redirigés dès la consultation effectuée ou que des personnes sont en attente d’hébergement, ce qui permettrait de redonner sa véritable vocation à l’urgence », constate Daniel Gilbert, 2e vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 62 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.