Chambres payantes au CHUM et au CUSM – « Il est inacceptable de tenter de récupérer l’argent gaspillé par les PPP sur le dos des usagers! » – Régine Laurent, présidente de la FIQ
Montréal, 15 janvier 2013 – La Fédération interprofessionnelle du Québec – FIQ dénonce fortement l’idée du gouvernement d’imposer des chambres payantes dans les deux nouveaux hôpitaux universitaires montréalais. D’ailleurs, depuis les premiers balbutiements de ces projets en PPP, la FIQ avait publiquement décrié le manque de transparence inhérent à ces contrats qui réservent trop souvent des surprises qui coûtent cher en deniers publics.
Une étude récente du professeur Pierre J. Hamel, révélait que, selon des statistiques conservatrices, la facture des deux hôpitaux universitaires construits en PPP était deux fois plus élevée que ce qui l’en aurait coûté s’ils avaient été construits en mode traditionnel. « Combien de millions ont été gaspillés jusqu’à aujourd’hui par le consortium chargé de la construction du CHUM et du CUSM ? Les coûteuses études sur l’emplacement, les récents problèmes de moisissure et les nombreux retards ont déjà coûté des millions aux contribuables. Essaie-t-on, à présent, de faire payer ses mauvais choix politiques aux usagers du réseau? J’en ai la nette impression », dénonce Régine Laurent. « Voilà l’illustration parfaite pour démontrer que les PPP n’entraînent rien d’autre que la privatisation des profits et, parallèlement, la socialisation des pertes », poursuit-elle.
La FIQ a pris connaissance des propos du sous-ministre Lafleur qui tentait de calmer le jeu en assurant qu’il y aurait toujours une offre de lits gratuits. Or, loin d’être rassurée, la Fédération exige du gouvernement de rendre publique l’entente qui le lie au consortium privé afin que les citoyens puissent avoir l’heure juste sur les engagements qu’avait pris le gouvernement libéral à l’époque. De plus, la FIQ exhorte le gouvernement à cesser dorénavant toute forme de partenariat avec le privé à but lucratif en santé. Le financement du système de santé doit se faire par le biais de l’impôt sur le revenu des particuliers et des entreprises, car il s’agit de la seule manière d’assurer un accès équitable à tou-te-s les citoyen-ne-s.
« L’assurance hospitalisation est à la base de notre système de santé et du programme d’assurance maladie dont nous nous sommes dotés au Québec. Contraindre les citoyens malades à payer les coûts de leur hospitalisation revient ni plus ni moins qu’à mettre la hache dans les principes qui sous-tendent notre système de santé public », conclut Mme Laurent.
À propos de la FIQ
La Fédération représente plus de 62 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, soit la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes œuvrant dans les établissements publics québécois.