Enrichissement de la formation : un projet qui doit reposer sur des bases solides et durables
La FIQ croit fermement à la nécessité d’enrichir la formation et les connaissances des professionnelles en soins, dont les infirmières, en concordance avec l’évolution des besoins de la population et des avancées scientifiques en matière de santé. Cet enrichissement de l’acquisition de connaissances, qu’elles soient de base ou acquises en cours d’emploi, ne peut toutefois se faire en vase clos et sans que l’on procède à une analyse intensive des besoins actuels et à venir. Cette analyse doit également tenir compte de nombreux autres facteurs, dont l’état de fragilité du réseau de la santé et la disponibilité des ressources en éducation, lesquels ressentiraient inévitablement les impacts de tout rehaussement de la norme d’entrée à la profession d’infirmière.
C’est pourquoi, à la lumière de ces enjeux et afin d’éviter les impacts négatifs sur les infirmières, peu importe leur niveau de formation, une analyse rigoureuse de l’ensemble du dossier a conduit la Fédération à rejeter la proposition visant à faire du baccalauréat la seule voie d’entrée à la profession et à développer un modèle québécois intégré de formation infirmière. Voici les principales lignes directrices sur lesquelles repose ce modèle.
- Augmentation des effectifs infirmiers tout en rehaussant le niveau de formation, sans aggraver la pénurie d’infirmières :
- en planifiant de façon rigoureuse et responsable les étapes du changement;
- en assurant l’adhésion et l’implication des partenaires à la mise en place de conditions facilitantes pour hausser le nombre d’infirmières détentrices d’un baccalauréat en sciences infirmières;
- en obtenant une directive sur l’organisation du travail qui permette la revalorisation, l’autonomie et la pleine utilisation des compétences et du potentiel des professionnelles en soins.
- Maintien d’un seul permis de pratique, tel qu’il existe actuellement pour exercer la profession d’infirmière au Québec, obtenu après la réussite du DEC, du DEC-BAC ou du BAC initial et de l’examen professionnel de l’OIIQ.
- Maintien des voies actuelles de formation infirmière (DEC, recyclage infirmières auxiliaires, DEC soins infirmiers, DEC-BAC intégré en sciences infirmières, baccalauréat initial en sciences infirmières et baccalauréat de perfectionnement).
- Maintien et renforcement de l’accessibilité au baccalauréat ou au DEC-BAC intégré en sciences infirmières, et ce, dans toutes les régions du Québec, pour assurer des soins et des services accessibles et de qualité et pour favoriser la rétention des infirmières dans leur région d’origine;
- Amélioration de la formation collégiale en soins infirmiers pour que celle-ci demeure et devienne davantage qualifiante tant pour accéder au marché du travail que pour faciliter l’intégration à un programme de formation universitaire en sciences infirmières;
- Révision et bonification des contenus des programmes du DEC en soins infirmiers et du baccalauréat en sciences infirmières afin qu’il y ait une véritable intégration de ces programmes qui permette à la relève infirmière de mieux répondre aux défis actuels et futurs de la pratique professionnelle dans les milieux de travail;
- Développement d’un véritable partenariat collégial et universitaire pour partager leurs ressources, augmenter leur accessibilité et assurer la mission de former les étudiantes en soins infirmiers;
- Garantie quant au fait qu’un DEC en soins infirmiers complété constitue une admission automatique au BAC;
- Augmentation du financement consacré la formation de la relève enseignante en soins infirmiers;
- Assurance d’un nombre de places suffisantes dans les programmes d’enseignement en soins infirmiers;
- Harmonisation des conditions d’admission dans les programmes d’études en soins infirmiers;
- Évaluation de la possibilité de proposer un BAC de deux ans pour les infirmières ayant obtenu un DEC avant l’instauration du DEC-BAC intégré;
- Reconnaissance de l’expérience et de l’expertise de travail et de la formation continue en cours d’emploi comme des équivalents du stage et de la formation académique dans un champ de pratique;
- Obtention d’un un engagement gouvernemental d’investissements (financiers, matériels et humains) pour soutenir l’objectif de hausser, à court terme et de manière significative, le nombre d’infirmières détentrices d’un baccalauréat en sciences infirmières; parmi les conditions facilitantes proposées par la FIQ, on retrouve notamment :
- la bonification de l’aide financière aux études (augmentation des bourses);
- la création de passerelles pour les étudiantes détenant déjà un diplôme universitaire dans un autre domaine et qui désirent devenir infirmière (création de programmes accélérés échelonnés sur une période plus courte – 11 à 18 mois de formation infirmière);
- le remboursement des frais de scolarité par les employeurs;
- les stages rémunérés;
- l’embauche accrue de professeur-e-s;
- l’utilisation des technologies de l’information pour diffuser l’enseignement;
- la délocalisation de l’enseignement universitaire vers les régions pour éviter l’accélération de l’exode des jeunes en région;
- la reconnaissance des certificats universitaires pour l’obtention du baccalauréat;
- la reconnaissance systématique, pour des fins salariales, de toutes les formations en soins infirmiers et cardiorespiratoires;
- l’obtention de la reconnaissance du rôle de formatrice des professionnelles en soins pour la relève;
- l’intégration dans la convention collective de nouvelles mesures favorisant la conciliation famille/études/travail/enseignement.
- etc.