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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Une victime de la déficience du système de prise en charge de la maladie mentale

Montréal, le 6 février 2014 – La mort récente d’Alain Magloire, souffrant de problèmes de santé mentale, suite à une altercation avec les forces de l’ordre au centre-ville de Montréal, inquiète la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec –  FIQ. Selon la FIQ, ce drame n’est pas étranger à l’organisation déficiente des services de santé mentale à Montréal, au traitement qui est fait aux personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale et qui se retrouvent dans la rue lorsqu’elles sont en crise, et au manque de formation des policiers.

En novembre dernier, la FIQ alertait les médias et interpellait les décideurs, dont les responsables de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, pour dénoncer la dégradation de services en santé mentale suite aux diverses restructurations administratives et financières qu’a subi le réseau montréalais. « C’est d’une grande tristesse. Les coupures des dernières années, qui ont atteint près de 10 millions de dollars, entraînent une diminution des services et ne permettent pas une prise en charge adéquate et sécuritaire des personnes qui souffrent de santé mentale », déclare Daniel Gilbert, 2e vice-président de la FIQ.

Ces restructurations ont des effets désastreux sur les personnes souffrant de santé mentale et sur leurs proches. « Lorsque l’on sait que la porte d’entrée en santé mentale est soit l’urgence psychiatrique soit l’urgence générale pour lesquelles on constate une augmentation de 30 % depuis 2006-2007, ne nous étonnons pas de ce qui arrive. De par le fait même de leur maladie, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale accèdent difficilement à des soins et à des traitements. Elles ont un énorme besoin de supervision qui ne peut pas se faire à travers les consultations à la pièce ou par le biais de l’urgence. Elles ne sont pas toujours en mesure de suivre leurs traitements, elles finissent par décrocher et se retrouver à la rue faute de soins. Lorsqu’elles sont en crise, ces personnes peuvent être dangereuses pour elles-mêmes. Elles ont besoin de soins et d’approches professionnelles, même de la part des policiers. Malheureusement, ce sont les familles qui supportent la plupart du temps ces situations intenables », ajoute-t-il.

La FIQ a demandé à plusieurs reprises : une amélioration de l’accessibilité aux services de première ligne; une vraie coordination des services de première, deuxième et troisième ligne avec les services communautaires et les services d’hébergement; un financement suffisant  notamment pour augmenter l’hébergement; et des programmes de lutte contre la stigmatisation et le tabou. Selon la FIQ, l’ensemble de la communauté doit prendre très au sérieux de tels drames qui pourraient bien se reproduire. Les acteurs institutionnels doivent mettre en place des solutions afin de redonner un accès aux soins en santé mentale, une dignité aux personnes souffrantes et s’assurer que les forces de l’ordre, confrontées à de telles situations, aient des formations spécialisées.

« Nous avons une pensée pour les proches d’Alain Magloire, qui en plus d’avoir vécu les affres de la maladie mentale, viennent de perdre un être cher », ajoute Daniel Gilbert.

À propos de la FIQ

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 62 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.