Réduction du soutien aux plus vulnérables au CSSS d’Ahuntsic et Montréal-Nord
Montréal, 25 juin 2014 – Le personnel du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) d’Ahuntsic et Montréal-Nord est sorti dans la rue aujourd’hui pour dénoncer l’impact des compressions budgétaires sur les services directs à la population. Pas moins de 15 postes sont abolis, diminuant ainsi considérablement la capacité des équipes en place d’offrir soins et services à la population des quartiers que l’établissement est censé desservir.
Les membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et du Syndicat interprofessionnel d’Ahuntsic et Montréal-Nord (SIAM-FIQ) partagent la même préoccupation : plutôt que de réduire l’accès aux services et d’allonger les listes d’attente en limitant l’accès au personnel clinique, il faut s’en prendre aux vraies sources de gaspillage.
À titre d’exemple, les syndiqués ont décrié à plusieurs reprises déjà le caractère contre-productif de la gestion par statistiques qui oblige les personnes qui offrent du soutien à domicile, entre autres, à consacrer beaucoup de temps à rendre des comptes et nécessite l’embauche de plus en plus de cadres chargés de compiler l’avalanche de statistiques qu’on exige des intervenants. « A-t-on vraiment besoin de tant de gestionnaires quand on en arrive à abolir des postes en travail social, en psychologie, en ergothérapie, en organisation communautaire? », s’interroge Marjolaine Gaudreau, présidente locale de l’APTS, qui perd 11 de ses membres dans ces compressions.
« On laisse tomber des clientèles particulièrement vulnérables », déplore-t-elle. Les services de première et deuxième lignes en santé mentale sont en effet durement touchés, tout comme les services destinés aux jeunes et aux gens des milieux moins favorisés.
« Voilà un impact réel et concret du budget Leitao. Contrairement au discours officiel, les coupes annoncées par le gouvernement libéral affectent directement les services à la population. Ici, ce sont des jeunes qui se voient privés de l’expertise d’infirmières en santé scolaire. Lorsqu’on sait que la prévention a pour objectif d’éviter bien des problèmes de santé qui peuvent entraîner des interventions médicales, on ne peut que condamner vertement cette décision. Ce sont les jeunes de tout un quartier qui sont abandonnés par les décisions du gouvernement », s’indigne la présidente du SIAM-FIQ, Julie Duchesneau.
« Nous sommes très inquiètes de l’impact de la fusion des CSSS sur les conditions de travail des professionnelles en soins. Elles sont déjà surchargées et la fusion nous fait craindre un surcroît de travail, dangereux pour leur propre santé. Dans le cas des soins à domicile, le fait de ne pas connaître la clientèle et le territoire va ralentir l’exécution du travail et ainsi, altérer la qualité des services auprès de personnes vulnérables », appréhende Julie Duchesneau.
Profil du SIAM-FIQ
Le SIAM-FIQ représente plus de 700 professionnelles en soins au CSSS d’Ahuntsic et Montréal-Nord. Il fait partie de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ qui représente plus de 62 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.