Déclaration irresponsable de Philippe Couillard : les professionnelles en soins ne veulent pas converser, elles veulent négocier
Laval, le mercredi 28 janvier 2015 – La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Régine Laurent, demande au premier ministre du Québec de laisser de côté la rhétorique et de mener une véritable négociation. « Philippe Couillard nous dit qu’il ne souhaite pas négocier mais plutôt “converser” avec les employées de l’État. Je rappelle à M. Couillard qu’il n’est pas animateur de Parle, Parle, Jase, Jase, mais bien premier ministre du Québec. On sait qu’il aime jouer sur les mots mais là, il joue avec le feu et méprise les professionnelles en soins et les employé-e-s de l’État. Il doit revenir sur ses propos et mener une vraie négociation. À la FIQ, nous voulons négocier, pas jaser. »
La FIQ trouve son attitude d’autant plus étonnante qu’il a annoncé pompeusement que le retour à l’équilibre budgétaire serait atteint. « Avec l’annonce de Philippe Couillard sur le retour budgétaire, on s’attendrait plutôt à des bonifications de l’offre gouvernementale. Mais au lieu de ça, le gouvernement maintient la ligne dure et persiste à vouloir appauvrir les professionnelles en soins », a ajouté Régine Laurent.
Les déléguées de la FIQ rejettent les offres du gouvernement
Réunies en conseil fédéral, les 600 déléguées de la FIQ ont rejeté, au nom des 65 000 professionnelles en soins qu’elles représentent, les offres salariales du gouvernement. Les déléguées ont adopté à l’unanimité la résolution qui suit :
« Les professionnelles en soins se donnent corps et âme chaque jour pour soigner les Québécoises et les Québécois et assurer le fonctionnement du réseau de santé. Les offres du gouvernement sont méprisantes et insultantes », a poursuivi la présidente de la FIQ.« Que le Conseil fédéral rejette les offres faites le 15 décembre 2014 par le gouvernement du Québec à la table commune intersectorielle FIQ-FAE qui amèneraient un appauvrissement des professionnelles en soins, soit celles relatives à la rémunération, à la retraite, aux droits parentaux et aux disparités régionales. »
Par ailleurs, la FIQ demande au ministre Gaétan Barrette d’intervenir auprès de ses représentants pour que cesse le flou dans lequel s’enlise la négociation sectorielle en santé et services sociaux. « Présentement, les négociateurs du ministère de la Santé sont incapables de clarifier leurs intentions. La négociation avance à pas de tortue et les représentants patronaux nous font perdre notre temps. Démontrez-nous que vous le connaissez le réseau. Démontrez-nous que vous connaissez la réalité des professionnelles en soins et parlez-nous des vrais enjeux », a conclu Régine Laurent.