Prime de rétention pour les employées du secteur public: la FIQ lance une pétition pour maintenir la prime et l’étendre à l’ensemble de la Côte-Nord
La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Régine Laurent, qui était présente aujourd’hui sur la Côte-Nord, a annoncé le lancement d’une pétition afin de maintenir la prime de rétention de 8 % pour les employées du secteur public et l’étendre à l’ensemble de la région en concordance avec le méga établissement créé par le projet de loi no 10. La FIQ souhaite ainsi faire pression sur le gouvernement Couillard afin qu’il revienne sur son intention d’abolir la prime, ce qui aurait des conséquences dramatiques pour la région. La pétition est parrainée par le député de René-Lévesque et Whip en chef de l’opposition officielle, Marjolain Dufour, qui était présent aux côtés de Mme Laurent aujourd’hui pour en faire l’annonce à Baie-Comeau. La présidente de la FIQ était également accompagnée de la présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers de la Haute-Côte-NordManicouagan (SPSIHCNM-FIQ), Isabelle Hall.
« Le gouvernement ne semble pas réaliser les dommages qu’il s’apprête à causer à la Côte-Nord. La prime est nécessaire pour assurer des services publics accessibles et particulièrement pour maintenir des soins de santé sécuritaires et de qualité. Les professionnelles en soins de la région tiennent le réseau de la santé d’ici à bout de bras et là le gouvernement propose de leur asséner un autre coup. Nous allons nous battre pour maintenir cette prime et pour l’étendre à l’ensemble de la Côte-Nord. J’invite les professionnelles en soins et les citoyens de la région à se faire entendre en signant la pétition en grand nombre », a déclaré la présidente de la FIQ, Régine Laurent.
La pétition qui est en ligne sur le site de l’Assemblée nationale se libelle comme suit :
Attendu que dans le cadre de la négociation pour le renouvellement de la convention collective dans les secteurs public et parapublic, le gouvernement souhaite abolir les primes de rétention, notamment pour les professionnelles en soins de la Basse-Côte-Nord;
Attendu que l’abolition de ces primes nuirait fortement à l’attraction et la rétention de professionnelles en soins dans la région de la Basse-Côte-Nord;
Attendu que l’abolition des primes de rétention aurait un effet néfaste sur la qualité et l’accessibilité aux soins pour les citoyens de la région;
Nous soussignés, réclamons que le gouvernement du Québec revienne sur sa volonté d’abolir les primes de rétention et lui demandons d’étendre ces primes sur la totalité du territoire de la Côte-Nord afin de favoriser l’attraction et la rétention de professionnelles en soins dans l’ensemble de la région.
« Ici sur la Côte-Nord, la situation est telle que près de 8 % des heures travaillées par les professionnelles en soins le sont par de la main-d’œuvre indépendante. Et si on additionne les heures supplémentaires, c’est plus de 20 % des heures travaillées qui ne sont pas des heures régulières travaillées par des professionnelles en soins employées à temps complet. Imaginez si le gouvernement abolit la prime de rétention. Ça suffit, laissez-nous soigner! », a poursuivi Régine Laurent.
« Ce sont des centaines de famille qui seront touchées par cette décision irresponsable. Le gouvernement se doit d’assurer la pérennité des soins, pas de les mettre en péril. Si nous voulons être capables de pouvoir nous faire soigner dans notre région, le gouvernement doit revenir sur sa décision en maintenant cette prime de rétention et même l’étendre à l’ensemble des professionnelles de la Côte-Nord. Autrement, c’est le recrutement de professionnelles en soins qui sera mis en danger », a indiqué Isabelle Hall.
« C’est une autre mesure d’austérité qui fera mal à la Côte-Nord. Après le saccage dans les leviers de développement régional, voici maintenant que le gouvernement favorisera l’exode des travailleurs et des travailleuses du secteur public. Les libéraux doivent mettre de côté leur idéologie et penser aux familles de la Côte-Nord, elles ont droit à des services de qualité », a poursuivi Marjolain Dufour.
Abolition de poste d’une infirmière clinicienne en gériatrie
Par ailleurs, la présidente du SPSIHCNM-FIQ a profité de l’occasion pour dénoncer la décision du CSSS de la Haute-Côte-NordManicouagan d’abolir un poste d’infirmière en gériatrie. « Le ministre de la Santé clame continuellement que les compressions n’affectent pas les services. Or, on a ici un bel exemple du contraire. Les personnes âgées en perte d’autonomie se verront privées d’une ressource indispensable et ça, c’est inacceptable. Pire encore, l’employeur a refusé notre offre de replacer directement l’infirmière pour qu’elle puisse continuer à soigner dans son champ d’expertise préférant lancer une chaîne de supplantation qui occasionnera un bordel considérable. C’est une décision à mille lieues des besoins des patients », a conclu Isabelle Hall.