Budget 2016-2017 – La FIQ demande au gouvernement libéral de cesser de mettre en péril la qualité et la sécurité des soins aux patients
Québec, le 15 mars 2016 – « Par ses compressions et ses coupes des deux dernières années dans le réseau de la santé, le gouvernement libéral a compromis la qualité et la sécurité des soins aux patients. Cette opération de démolition doit cesser et, par conséquent, en prévision du budget qu’il déposera jeudi, nous demandons au ministre des Finances de cesser les coupes dans le système de santé et de services sociaux. La qualité des soins est menacée et nos gens sur le terrain ne peuvent plus offrir des services de qualité. » C’est en ces termes que la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec – FIQ, Régine Laurent, a fait part des attentes budgétaires de son organisation.
« Pour combler les augmentations de coûts du système de santé, le gouvernement devrait faire croître d’au moins 4 % les budgets en santé. Or, l’année dernière, l’augmentation ne représentait que 535 millions de dollars dont 327 millions étaient consacrés aux augmentations salariales des médecins. À cela se sont ajoutées des compressions de plus de 450 millions de dollars dans l’ensemble du réseau de la santé. Ce sont les patients et l’ensemble des employées des établissements qui ont financé les généreuses augmentations salariales des médecins. Et même si les ministres des Finances et de la Santé essayaient de nous convaincre que les coupes n’affecteraient pas les services et les soins, c’est tout le contraire qui s’est produit », a poursuivi Régine Laurent.
Des solutions, il y en a
« Le ministre de la Santé doit regarder ailleurs. Il doit cesser de prendre le parti des médecins et prendre celui des patients. Nous lui avons déjà proposé plusieurs solutions pour améliorer l’accessibilité à la première ligne tout en réduisant les coûts pour l’État. L’exemple de la clinique SABSA de Québec est éloquent, mais le ministre s’obstine à entrevoir la dispensation que par la lorgnette des médecins. Au lieu de mettre ses avantages à profit, il préfère voir la clinique fermer ses portes », a indiqué la présidente de la FIQ.
La FIQ considère également que le ministre des Finances doit mettre un terme à la possibilité des médecins de s’incorporer. « Les avantages fiscaux consentis aux médecins sont injustes, inappropriés et immoraux. L’incorporation des médecins défi toute logique de saine gestion. On sait que nous ne pouvons rien attendre du ministre de la Santé sur cette question et c’est pourquoi nous interpellons le ministre des Finances. Les médecins du Québec sont maintenant parmi les mieux payés au Canada, il n’y a donc plus rien qui justifie que l’État leur permette de toucher plusieurs dizaines de millions de dollars en avantages fiscaux. Le gouvernement par et pour les médecins doit cesser », décrié Régine Laurent.
Indicateurs de performance : le gouvernement doit faire preuve de transparence!
La FIQ demande au ministre Barrette de rendre public les indicateurs performances secrets qu’il utilise pour justifier ses réformes du réseau de la santé. En effet, dans le cadre des projets de loi 10 et 20 et, plus récemment avec son projet de financement à l’activité, Gaétan Barrette a souvent justifié ses réformes en référant à des indicateurs de performance que nul ne connaît. Or, la FIQ a régulièrement demandé aux gestionnaires de leurs établissements de leur fournir ces fameux indicateurs sur lesquels ils se basent pour ni plus ni moins affirmer que le réseau public n’est pas « performant ».
« Ces données nous ont toujours été refusées. Nous demandons au gouvernement de faire preuve de transparence et d’honnêteté et de rendre public les indicateurs de performance sur lesquels il se base pour justifier des réformes. Que le ministre arrête de discuter qu’avec lui‑même, qu’il mette son arrogance de côté et qu’il permette un débat éclairé », a conclu Régine Laurent.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 66 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.