Clinique de proximité – La FIQ demande au ministre de la Santé d’assurer la pérennité de la clinique d’infirmières de la Coopérative SABSA de Québec
Québec, le 22 mars 2016 – « À la veille d’une nouvelle vague de compressions qu’il imposera au réseau de la santé et des services sociaux, le ministre Gaétan Barrette est prêt à priver la population de la clinique de proximité de la Coopérative SABSA. Le ministre doit cesser de voir les soins de première ligne uniquement par la lorgnette des médecins. L’infirmière praticienne spécialisée (IPS) et les infirmières de la clinique ont fait leur preuve et ont démontré qu’il y a des façons beaucoup plus efficaces et moins coûteuses de dispenser des soins de qualité. Nous demandons au ministre de la Santé de revenir sur sa décision et d’assurer la pérennité et le financement de la Coopérative SABSA », a déclaré la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec – FIQ, Régine Laurent, au cours d’une conférence de presse aujourd’hui à Québec. Pour l’occasion, madame Laurent était accompagnée d’Isabelle Têtu, IPS à la Coopérative SABSA, des députées des circonscriptions de Taschereau et Taillon, Agnès Maltais et Diane Lamarre, du député de Mercier, Amir Khadir, ainsi que de plusieurs partenaires et patients de la coopérative.
Pour la Coopérative SABSA, des avenues de financement sont explorées. « Nous remercions la FIQ d’avoir soutenu ce qui était au départ un projet pilote. Maintenant que les résultats parlent d’eux-mêmes, nous devons trouver un financement durable. Nos recherches se poursuivent pour trouver une solution qui assurera notre pérennité. La volonté du conseil d’administration reste de rencontrer le ministre et de trouver une façon d’atteindre cet objectif », a expliqué Isabelle Têtu, IPS et cofondatrice de SABSA.
« Arrêtons de penser que le gouvernement ouvre la porte à un précédent en finançant cette initiative. La vérité, c’est que nous répondons à un besoin précis et criant. On parle ici de clientèle marginalisée qui autrement n’obtient pas les soins dont elle a besoin. Nous avons plus de 1 500 dossiers actifs de patients qui ne fréquentent pas le réseau normalisé de la santé par peur de jugement, ou d’inaccessibilité par exemple; plusieurs n’ont même pas de carte d’assurance maladie », a précisé Mme Têtu.
Le ministre Barrette refuse d’accorder le financement nécessaire proposant plutôt d’intégrer un seul membre de l’équipe de soins de la clinique dans un groupe de médecine familiale (GMF) de la région, soit une IPS. Pour la FIQ, cette solution est inacceptable. Cette fermeture aurait des conséquences majeures sur les familles et les clientèles vulnérables des quartiers Saint-Sauveur et Saint-Roch. Le Québec est en retard à plusieurs endroits. En Ontario, il existe plusieurs cliniques d’infirmières partout sur leur territoire. Le déploiement de telles cliniques pourrait permettre à la population québécoise d’avoir accès à des services de première ligne.
« Tout le monde appuie SABSA et reconnaît sa pertinence. Le gouvernement a une belle occasion de pouvoir innover et de concrétiser un projet qui apporte des solutions aux problèmes d’accessibilité aux soins. La recherche réalisée par l’Équipe de Soins Primaires Intégrés le démontre clairement. Moins de 5 % des consultations effectuées à la clinique ont nécessité le recours à un médecin. Malheureusement, SABSA n’est pas la seule clinique du genre qui est mise en péril par l’inaction du ministre. En Abitibi, en Outaouais et dans Lanaudière, d’autres projets semblables ne peuvent prendre leur envol faute de volonté politique de la part du ministre », a indiqué Régine Laurent.
Une pétition pour sauver SABSA
La présidente de la FIQ a profité de l’occasion pour inviter les citoyennes et les citoyens, qui souhaitent la survie de la Coopérative SABSA, à signer la pétition parrainée par la députée Agnès Maltais à l’adresse suivante https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-5883/index.html.« Je crois que le ministre de la Santé a le devoir d’écouter et d’entendre l’expression populaire. Nous maintiendrons la pression pour lui faire entendre raison et nous invitons la population de Québec et du Québec à faire de même », a conclu Régine Laurent.