Compressions de 25M$ au CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue – Un plan de destruction, rien de moins
Communiqué de presse intersyndical, émis conjointement par les syndicats FIQ, APTS, FSSS et SCFP du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue.
Rouyn-Noranda, le vendredi 17 juin 2016 – Depuis des mois, des demandes répétées ont été adressées afin qu’un dialogue soit établi entre la haute direction du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue et ses partenaires. Aujourd’hui, répondant partiellement à cet appel, le PDG du CISSS-AT a rencontré les différentes organisations syndicales représentant les travailleuses et les travailleurs oeuvrant au sein de l’organisation afin de leur présenter l’articulation des efforts budgétaires s’élevant à 25M$. Les syndicats n’ont pas tardé à qualifier le contenu de la rencontre de scandalisant.
« On nous a présenté un plan de démantèlement du réseau de la santé en région, rien de moins! » ont scandé à l’unisson les représentants et représentantes syndicales. En effet, le menu des prochains mois n’a rien de réjouissant pour les salariéEs et la population. « Alors qu’on appauvrit la qualité des services, on enrichit le privé à vitesse grand V avec cette démarche comptable qui exclut l’intérêt collectif de manière grossière » peste Stéphane Lachance, conseiller syndical pour le SCFP.
Réorganisation, optimisation et fermeture de lits, voilà le résultat du manque de financement. On doit faire encore plus avec moins. Les syndicats avaient anticipé ce tsunami de mesures de compressions qui était facile à prévoir puisqu’il est clairement impossible de maintenir le même niveau de services malgré toute la vertu dont on peut se draper. « Peut-on croire que les projets d’optimisation malgré l’objectif louable d’améliorer la trajectoire des services et la fluidité de leurs accessibilités n’augmenteront pas en contrepartie la pression sur les personnes salariées? On en doute. Les réorganisations, de même que les fermetures de lits, entraîneront de nombreuses pertes d’emplois et le personnel restant subira de grands chambardements dans les prochains mois et prochaines années. Rien pour favoriser l’attraction et la rétention dans une région comme la nôtre où il n’est pas facile de recruter de la main-d’oeuvre », mentionne Sylvie Godin, responsable politique de l’APTS pour l’Abitibi-Témiscamingue.
Pour les syndicats, ces fermetures de lits ne sont ni plus ni moins que des réductions de services de santé publics à la population. « Bien sûr, on nous assure que l’accessibilité des services ainsi réduits au sein du CISSS sera maintenue…via le réseau privé, en augmentant le nombre de ressources intermédiaires qui prendront la relève ou en se tournant vers le réseau communautaire que l’on sait sous-financé », ajoute Annick Trottier, vice-présidente pour la FSSS-CSN.
Les organisations s’étonnent d’une telle démarche de démantèlement alors que des éléments problématiques entraînant des coûts astronomiques aient pourtant été identifiés et rapportés à la direction ces derniers mois. S’attaquer au salaire exorbitant consenti aux médecins, au temps supplémentaire, au recours à la main-d’oeuvre indépendante et au privé, au camouflage de création de postes-cadres sous l’appellation pourtant proscrite de « syndicables » non syndiqués (SNS) et à la diminution des cas d’assurance salaire, sont quelques exemples de propositions formulées par le mouvement. « Malheureusement, force est de constater que nous avons des objectifs distincts. De notre côté, nous croyons aux services publics universels, accessibles, gratuits et de qualité. Si la direction du CISSS avait l’occasion de prouver qu’elle y croyait elle aussi, la profession de foi est non seulement faible, mais c’est un désaveu envers les valeurs de population de l’Abitibi-Témiscamingue ».
Une démarche en catimini
La direction a choisi de débuter dès maintenant une série de rencontres avec les travailleurs et travailleuses alors même que la période de vacances s’amorce et que plusieurs d’entre eux, directement concernés par les mesures identifiées, ne seront présents. Cela est un manque de respect flagrant de la part de l’employeur alors que ce mesures auront un impact important sur les travailleurs et travailleuses. « Le gouvernement libéral ainsi que la direction du CISSSAT mentent effrontément aux citoyen-nes en affirmant encore que les services à la population ne seront pas affectés. Les choix qui sont aujourd’hui faits auront des impacts non négligeables sur le portefeuille des populations vulnérables : personnes souffrant de troubles cognitifs, de problèmes de santé mentale, personnes âgées en perte d’autonomie, etc. » déplore Francis Morel, porte-parole régional pour la FIQ.
Les syndicats entendent donc tout mettre en oeuvre afin d’informer non seulement leurs membres, mais l’ensemble de la population.