La FIQ dénonce les compressions budgétaires dans les établissements de santé- Le couperet tombe sur le Saguenay–Lac-Saint-Jean : 15 millions de dollars en moins
Chicoutimi, le 22 juin 2016 – « Les compressions que le CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean vient d’annoncer auront des conséquences dramatiques pour les patients et les professionnelles en soins. Le gouvernement agit de façon irresponsable en sabrant les budgets des établissements de santé, car il met en péril la qualité et la sécurité des soins et des services dispensés à la population de la région. Nous sommes très inquiètes », a déclaré Audrey Blackburn, porte-parole de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
« L’année dernière, le ministre de la Santé nous jurait que les compressions n’auraient pas d’impacts sur les services et les soins aux patients. Or, c’est tout le contraire qui se produit. Maintenant, il se cache derrière sa nouvelle réforme en affirmant que les CISSS et les CIUSSS sont imputables et que ce sont eux qui doivent répondre des compressions que son gouvernement leur impose. Bref, le ministre de la Santé allume des feux et se sauve en courant », a poursuivi Martine Côté, également porte-parole régionale.
Lors de rencontres tenues les 20 et 22 juin, les représentantes syndicales ont été informées par la direction du CIUSSS des multiples formes que prendront les nouvelles compressions budgétaires de 15 millions de dollars.
Il est notamment prévu que certains services soient transférés, au profit des pharmacies privées. Ainsi, les patients devront dorénavant se procurer eux-mêmes certains médicaments, les anti-nauséeux, les antibiotiques, et bien d’autres, avant qu’on leur administre en centre hospitalier. Ce sera la même chose pour les pansements dispendieux. « Pour la population, ça implique des dépenses supplémentaires et des déplacements plus grands. C’est donc dire que les gens devront payer encore plus pour recevoir moins », ajoute Audrey Blackburn.
Au nombre des mesures prévues, mentionnons également que les familles dont les parents se trouvent en maison de soins palliatifs, et donc en fin de vie, devront dorénavant faire l’acquisition des médicaments visant à soulager leurs souffrances. « La population devra payer, encore et encore. Même le coût du stationnement et des repas va augmenter », indique Martine Côté, laissant entendre que d’autres hausses de prix sont dans l’air.
Au cours des dernières années, la direction a maintes fois procédé à des fusions et défusions de centres d’activités : des projets d’envergure, aux coûts exorbitants. « Ça ressemble souvent à de l’improvisation pure et simple, et voilà qu’on nous annonce encore des projets de fusion de centres d’activités, où se côtoieront différentes spécialités, et qui entraîneront de nouvelles abolitions de postes. Du coup, les professionnelles en soins vivront une fois de plus dans l’instabilité, elles en auront encore plus sur les épaules et on fragilisera les équipes de soins », mentionne Audrey Blackburn.
Pour madame Côté, l’objectif de la direction est clair : « L’employeur s’assure ainsi d’une belle marge de manœuvre, lui permettant de déplacer les professionnelles en soins à son gré, même au détriment de leur qualité de vie ».
La FIQ au Saguenay–Lac-Saint-Jean n’entend pas rester les bras croisés devant ces aberrantes nouvelles compressions. Elle continuera à dénoncer haut et fort, sur toutes les tribunes, les mesures qui portent atteinte aux conditions de travail de ses membres et qui menacent ainsi la qualité, la sécurité et la continuité des services à la population. Elle exige de la direction de surseoir à toutes ces mesures annoncées d’ici l’automne et de présenter à la FIQ un plan concret et détaillé de ce qu’elle entend faire. Une fois toute l’information reçue, les représentantes syndicales seront ouvertes à discuter avec elle des meilleures façons de minimiser les impacts de cette démolition des services publics.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 66 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, la FIQ compte plus de 2 500 membres.