Fermeture de l’Unité interne de santé mentale de La Sarre : La FIQ lance une pétition et jette les bases d’une mobilisation citoyenne
Le 17 juin dernier, le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) rendait publique sa volonté d’effectuer diverses mesures de transformation dans le réseau de la santé de la région afin d’atteindre des cibles de compressions budgétaires. Ainsi, la population d’Abitibi-Ouest a été informée de la décision unilatérale de la haute direction de l’établissement de procéder à la fermeture complète des 8 lits destinés aux usagers de l’Unité interne de santé mentale (UISM) au Centre hospitalier de La Sarre. La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ en Abitibi-Témiscamingue s’oppose vivement à cette décision et entend mener la bataille afin de défendre la population.
« Les recherches en matière de santé et d’occupation dynamique du territoire identifient clairement l’offre de services de proximité à la population comme piste de solutions au maintien de la vitalité des communautés. Pour nous, la décision du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue est purement technocratique et va à l’encontre du bien de la population », clame Nancy Moore, vice-présidente infirmière du Syndicat des professionnelles en soins de santé des Aurores-Boréales (SPSSAB-FIQ).
En ce sens, la FIQ en Abitibi-Témiscamingue lance une pétition qui sera déposée à l’Assemblée nationale par la porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et de services sociaux et députée de Taillon, madame Diane Lamarre. « Par le passé, la direction a déjà tenté de fermer temporairement l’UISM et ça s’est avéré une catastrophe pour les usagers. On croit fermement que le CISSS manque à sa responsabilité d’offrir des soins sécuritaires et de qualité en s’attaquant directement à des gens en situation de vulnérabilité. Si la direction du CISSS pense que les préjugés et le tabou entourant la santé mentale auront le dessus sur la volonté de mobilisation, nous lui prouverons le contraire. Nous, on va se lever et on espère que plusieurs vont nous suivre! », ajoute Francine Gaudet, travailleuse de l’UISM et agente syndicale au Syndicat FIQ de La Sarre.
Organiser la lutte
En plus de la pétition qui est lancée aujourd’hui, une table de discussion est organisée, le 6 septembre prochain, afin de réunir des proches et des personnes œuvrant auprès des gens souffrant de problèmes de santé mentale. « C’est ainsi que la FIQ souhaite jeter les bases de ce qui sera, à n’en pas douter, un mouvement de mobilisation citoyenne fort en Abitibi-Ouest », conclut Nancy Moore.
À propos de l’Abitibi-Ouest et de l’UISM
Couvrant une superficie de 3 563 km² , la MRC d’Abitibi-Ouest a fait le choix, depuis de nombreuses années, de se doter de services de proximité décentralisés sur son territoire et de maintenir un centre hospitalier offrant les services cliniques, dits de soins actifs. C’est après de trop nombreux drames humains et plusieurs années de luttes menées par plusieurs partenaires que, dans les années 1990, l’Unité interne de santé mentale a enfin vu le jour. Répondant à un besoin de la communauté, son personnel a multiplié les partenariats et les actions communes afin de prévenir et d’agir activement auprès de la population, des usagers et des proches de personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Dans le milieu, jamais la pertinence de cette unité n’a été remise en question. Au contraire, le maillage entre la communauté et le personnel de la santé a été exemplaire.