Jugement sur les agences privées de placement de personnel : Le ministre de la Santé doit maintenant nous dire comment il compte appliquer le jugement du Tribunal administratif du travail
« Le 25 août dernier, après plusieurs années de bataille juridique, le Tribunal administratif du Travail a donné gain de cause à la FIQ dans sa requête pour que cesse le double standard entre les salariées du réseau de la santé et celles des agences privées de placement. Près de trois semaines après ce jugement, nous sommes toujours en attente d’une réaction du ministre de la Santé, M. Barrette, et des dirigeants des CISSS et CIUSSS. Aujourd’hui, nous demandons au gouvernement de prendre acte du jugement et qu’il nous dise comment il entend intégrer le personnel d’agence dans le réseau de la santé. Les patients y gagneront, les professionnelles en soins y gagneront et le gouvernement y gagnera » a déclaré, aujourd’hui en point de presse, la présidente de la Fédération interprofessionnelle en de la santé du Québec – FIQ, Régine Laurent.
Le jugement du Tribunal administratif du travail stipule que les salariées œuvrant dans le réseau public de la santé ne peuvent se soustraire au cadre institutionnel applicable en ayant comme employeur une entreprise non visée par la Loi sur les services de santé et les services sociaux et les autres lois pertinentes au secteur.
« C’est la fin du régime parallèle de conditions de travail, il ne pourra donc plus y avoir deux classes de salariées. Bien que nous nous réjouissions de ce jugement, nous considérons qu’il est tout de même malheureux qu’il ait fallu une décision du tribunal pour forcer le gouvernement à économiser des millions et à améliorer les services à la population. Cela permettra aussi au gouvernement d’économiser plusieurs millions de dollars par année qu’il versait aux agences privée de placement de personnel. Il a été démontré clairement qu’il en coûte plus cher à l’État et que l’instabilité sur les équipes de travail créée par l’utilisation trop grande du personnel d’agences nuit à la sécurité et à la qualité des soins aux patients ainsi qu’à la sécurité des professionnelles en soins », a indiqué pour sa part le 2e vice-président de la FIQ, Daniel Gilbert.
« La FIQ est fière d’avoir fait diminuer le recours à la main d’œuvre indépendante durant les dernières années même si cette pratique demeure un fléau trop présent dans le réseau de la santé. En 2010, nous avons obtenu du gouvernement une entente qui a permis de réduire de plus de 40 % l’utilisation de la main d’œuvre indépendante. Lors de la dernière négociation, nous avons négocié un rehaussement des taux de postes à temps complet pour les professionnelles en soins qui contribuera à faire diminuer l’utilisation du personnel des agences privées de placement. Mais il faut faire plus et l’application du jugement du Tribunal nous donne les outils nécessaires pour régler le problème », a conclu Régine Laurent.