CIUSSS de la Capitale-Nationale: les compressions libérales font mal aux patients et aux professionnelles en soins de la région
Depuis deux ans, le CIUSSS de la Capitale Nationale s’est vu imposer plus de 50 millions de dollars de compressions par le ministre Gaétan Barrette. Le syndicat de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ du CIUSSS de la Capitale-Nationale a recensé des impacts directs auprès des patients et des professionnelles en soins de la région. « Clairement, les compressions libérales dans la région affectent la qualité des services et des soins de la population d’ici. Ces compressions nuisent également aux conditions de travail des professionnelles en soins de la région. Après avoir créé le chaos, le ministre de la Santé et des Services sociaux nous annonce des réinvestissements, mais ils sont insuffisants pour réparer les pots cassés », a déclaré la présidente de la FIQ, Régine Laurent.
Parmi les impacts directs des compressions, on note la fermeture de 7 lits au Centre de traitements et de réadaptation de Nemours de l’Institut de santé mentale de Québec. La fermeture de ces lits signifie une perte de service pour les patients et l’abolition de 8 postes d’infirmières.
Dans Charlevoix, 18 postes d’infirmières auxiliaires ont été supprimés, dont tous ceux en santé mentale, les autres en hébergement. Avant le ratio était d’une infirmière auxiliaire pour 12 patients en CHSLD de jour et maintenant il sera d’une pour 20, voire une pour 25. De soir et de nuit, les ratios passeront d’une infirmière auxiliaire pour 24 patients à une pour 34.
Dans la Vieille-Capitale, les centres de prélèvements des CLSC Haute-Ville et de Limoilou seront fermés. Ces services seront maintenant dirigés vers le Centre Maizerets, l’Hôpital Christ-Roi et le CLSC de la Basse-Ville. Dorénavant, si un patient a besoin d’un changement de pansement et d’une prise de sang, il devra aller dans deux endroits différents, tandis qu’avant tout pouvait se faire à un seul CLSC. Les personnes vulnérables seront les plus affectées par cette réorganisation.
« Ce ne sont là que quelques exemples des impacts néfastes des compressions sur les patients et nos membres. Tout ça, c’est sans parler du bordel administratif qui résulte de la fusion des établissements. Il y a des problèmes avec le service de paie et certaines de nos membres ne reçoivent pas ce qu’elles devraient obtenir. Nous avons même une infirmière auxiliaire en congé de maladie qui a été privée de salaire pendant quelques mois parce que les services administratifs n’avaient pas envoyé les documents à l’assureur. Il y a de l’instabilité dans les équipes de travail parce que la direction ne pourvoit pas des postes vacants depuis plus de six mois. Tout cela occasionne des heures supplémentaires et des heures supplémentaires obligatoires », a poursuivi la présidente de la FIQ du CIUSSS de la Capitale-Nationale, Patricia Lajoie.
« Nous avons fait plusieurs interventions auprès de la direction et du conseil d’administration du CIUSS et ça ne donne rien. Leur seule logique en est une comptable », a indiqué Patricia Lajoie.
« Les politiques libérales en santé sont un échec. Détérioration des soins et détérioration des conditions de travail, c’est le seul constat auquel on peut arriver. Le ministre de la Santé doit cesser d’être dans le déni. Il doit travailler avec l’ensemble des acteurs du système et arrêter de croire qu’il détient la vérité sur tout », a conclu Régine Laurent.