Super-cliniques : La FIQ demande au ministre Barrette de dévoiler l’entente avec la FMOQ qui permettra aux médecins de faire encore plus d’argent sur le dos des patients et des professionnelles en soins
Incapable de livrer son engagement électoral d’ouvrir 50 super-cliniques, Gaétan Barrette s’est, une fois de plus, agenouillé devant le président de la Fédération des omnipraticiens du Québec (FMOQ). En plus de retirer l’obligation aux super-cliniques d’être ouvertes 84 heures par semaine, le ministre permettra aux médecins d’engager eux-mêmes les professionnelles en soins en dehors des CISSS et des CIUSSS. Cela peut sembler banal, mais les conséquences, elles, peuvent être graves.
« Gaétan Barrette plie encore devant les médecins. Après les milliards d’augmentations salariales consenties, il permettra aux médecins de s’enrichir davantage et, cette fois, sur le dos des patients et des professionnelles en soins. Le ministre pose un autre jalon vers la privatisation des soins de première ligne. Après avoir coupé partout, après avoir appauvri les familles, sans parler du sort de milliers de personnes âgées, il utilise les taxes et les impôts des Québécoises et des Québécois pour en donner encore aux médecins », a déclaré la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Régine Laurent.
Perte de contrôle sur la qualité des soins
Pour la FIQ, ces changements auront inévitablement des impacts sur la pratique professionnelle des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. Celles-ci seront sous la tutelle des médecins et ne relèveront plus du ministère de la Santé. C’est la qualité des soins et des services aux patients qui sera encore affectée par les décisions du gouvernement libéral.
« Est-ce que la directrice des soins infirmiers des CISSS et CIUSSS, qui est responsable de la qualité des soins offerts, sera encore imputable? Est-ce que les conditions de pratique des professionnelles en soins seront respectées? Est-ce que les médecins factureront les soins dispensés par le personnel soignant privé? Ce sont là plusieurs de nos inquiétudes et questions auxquelles on n’a pas de réponse. C’est pour cela que le ministre doit être transparent et rendre publique son entente secrète avec la FMOQ », a affirmé Régine Laurent.
« Plutôt que de permettre aux professionnelles en soins de faire plus dans les soins de première ligne, le ministre veut les privatiser. Il nous fait encore reculer. Plutôt que d’améliorer les soins aux patients, on subventionne les médecins-entrepreneurs. Pourquoi le ministre fait cela en connaissant les risques pour les patients? », a conclu la présidente de la FIQ.