Manifestation devant le Parlement du Québec – De vraies solutions réclamées par le collectif Échec aux paradis fiscaux
Le collectif Échec aux paradis fiscaux tient une manifestation aujourd’hui devant le Parlement du Québec afin de réclamer de vraies solutions contre le recours aux paradis fiscaux. Les revendications du collectif trouvent écho au sein de la population québécoise comme en témoignent les résultats d’un sondage commandé par le collectif et rendu public aujourd’hui. « Le sondage, réalisé avant les fuites médiatiques entourant les Paradise Papers, montre que 81 % de la population québécoise souhaite que les gouvernements agissent plus sérieusement contre le recours aux paradis fiscaux. On sent une très forte mobilisation de la population sur ce grave problème et on sait que le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral ont chacun un rôle à jouer dans cette lutte », déclare Isabelle St-Germain, directrice Innovation et développement chez Oxfam-Québec.
Une lutte qui avance, mais il faut en faire plus
Le gouvernement du Québec, qui a récemment réalisé quelques avancées avec son plan d’action sur les paradis fiscaux, devra en faire beaucoup plus pour endiguer ce fléau. « Le gouvernement du Québec a clairement un rôle à jouer à cet égard. Il doit mettre davantage de pression sur le gouvernement fédéral, notamment concernant la remise en question des conventions fiscales. Il doit inscrire cette question à l’ordre du jour des rencontres fédérales-provinciales. Le gouvernement fait erreur s’il pense que son nouveau plan d’action constitue une réponse suffisante au problème. Nous croyons que le Québec doit aller plus loin à la suite des recommandations unanimes du rapport de la commission, par exemple en exigeant un changement de cap de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui utilise abondamment les paradis fiscaux. Aussi, devant le laxisme de l’Agence du revenu du Canada, Revenu Québec devra investir beaucoup plus de ressources que ce qui a été annoncé par le ministre des Finances, Carlos Leitão, pour développer une véritable expertise propre en ce qui concerne l’évasion fiscale internationale », affirme Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).
Le collectif Échec aux paradis fiscaux considère que le gouvernement fédéral doit également s’investir beaucoup plus significativement. Pour l’instant, le gouvernement fédéral se contente d’affirmer qu’il a octroyé des ressources additionnelles à l’Agence du revenu du Canada et qu’il coopère pleinement aux initiatives internationales sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « L’action du gouvernement fédéral est nettement insuffisante. Tant qu’on ne remettra pas en question les conventions fiscales conclues avec les paradis fiscaux notoires, on ne pourra pas affirmer qu’on est sérieux dans cette lutte. On veut voir le gouvernement mener à terme les poursuites contre les fautifs et considérer l’imposition d’une « Google tax » comme l’ont fait la Grande-Bretagne et l’Australie. Bref, la question des paradis fiscaux doit être au cœur de sa politique étrangère », soutient Richard Perron, président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).
Consensus social et mobilisation à poursuivre
« Au Québec, il y a un très fort consensus social selon lequel le recours aux paradis fiscaux est inacceptable. Selon les résultats du sondage réalisé par la firme SOM, c’est 81 % de la population qui est de cet avis. Aussi, 79 % des personnes sondées considèrent que la lutte contre les paradis fiscaux doit être une priorité lors des prochaines élections provinciales et fédérales. Au cours des prochains jours, le collectif lancera une nouvelle campagne par laquelle la population pourra manifester son indignation. Nous voulons de vraies solutions pour mettre un terme à ce scandale fiscal ! », conclut Inès Chaalala, coordonnatrice du collectif Échec aux paradis fiscaux.
Profil du collectif Échec aux paradis fiscaux
Le collectif Échec aux paradis fiscaux est composé des organisations suivantes : Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ), Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC-Québec), Caisse d’économie solidaire, Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Oxfam-Québec, Syndicat canadien de la fonction publique (section Québec), Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Union des consommateurs, Union étudiante du Québec et Les amis de la Terre de Québec.