Nouvelle réglementation sur les IPS – La population pourra bénéficier davantage des compétences des infirmières praticiennes spécialisées
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ se réjouit de l’annonce faite plus tôt aujourd’hui concernant la nouvelle réglementation des infirmières praticiennes spécialisées (IPS). Ces changements amélioreront l’accessibilité aux soins et permettront aux patient-e-s de bénéficier davantage des compétences des IPS, pourvu que des efforts soient déployés pour aplanir les obstacles actuels dans leur pratique.
La possibilité, pour les IPS offrant des soins de première ligne, d’amorcer le traitement de 6 problèmes de santé chroniques (diabète, hypertension artérielle, hypercholestérolémie, asthme, maladies pulmonaires obstructives chroniques et hypothyroïdie) est un gain important pour la population québécoise. L’amorce de tels traitements était réservée aux médecins jusqu’à maintenant et les IPS ailleurs au Canada étaient déjà en mesure de réaliser cette activité au bénéfice des patient-e-s.
La FIQ salue également l’élargissement des milieux de pratique des IPS, notamment en CHSLD, et le fait qu’elles pourront prescrire des médicaments avec plus de flexibilité. De telles mesures sont nécessaires pour que le Québec atteigne l’objectif fixé par le ministère de la Santé d’avoir 2 000 IPS d’ici à 2024-2025, alors qu’elles sont moins de 500 actuellement.
Aplanir les obstacles actuels
« Ce sont de bonnes nouvelles à la fois pour les IPS et pour les patient-e-s, dans la mesure où on considère les obstacles qui existent sur le terrain et qui pourraient freiner ces changements », explique Nancy Bédard, présidente de la FIQ. L’incompréhension de leur rôle dans les milieux de soins, une intégration inadéquate ou un accès difficile à la formation en cours d’emploi sont parmi les exemples de conditions ne favorisant pas l’attraction et la rétention des IPS.
Les ententes de partenariat avec les médecins, qui devront maintenant être complétées par l’ensemble des IPS, apportent aussi de l’inquiétude. Ces ententes devraient favoriser la collaboration interprofessionnelle, mais la FIQ a été confrontée à des situations où elles ouvraient malheureusement la porte au contrôle médical de la pratique des IPS. La FIQ est heureuse de constater que le Collège des médecins démontre de l’ouverture aux autres professionnel-le-s de la santé, mais il demeure que ce n’est pas acquis dans tous les milieux de pratique. Il est urgent que des mesures soient mises en place dans tous les établissements pour favoriser l’autonomie professionnelle des IPS.
Photo : Myriam Fimbry, site Web Radio-Canada