30 ans de l’arrêt Morgentaler : état de l’avortement ici et ailleurs
En 2018, nous célébrons les 30 ans de la décriminalisation de l’avortement au Canada, grâce à l’arrêt Morgentaler qui a invalidé les dispositions du Code criminel reliées à l’avortement. Malgré cette célébration historique, le droit à l’avortement demeure fragile au Canada, notamment parce qu’il est périodiquement ramené dans les débats par le Parti conservateur du Canada.
La planification des naissances permet aux femmes de mieux concilier les différentes étapes qu’elles traverseront au cours de leur vie. Cette conciliation est nécessaire si nous voulons que les femmes puissent occuper l’espace qui leur revient dans la société. Comment prendre sa place dans les sphères (encore) masculines du pouvoir, si l’on ne peut pas avoir un contrôle sur notre propre corps? Historiquement, l’avortement a été l’un des importants combats féministes, mais aujourd’hui, nous devons nous assurer de sa pérennité pour pouvoir continuer à avancer vers une égalité homme-femme.
Ailleurs dans le monde, certains reculs ont été constatés dans la dernière année. Par exemple, au Brésil, un projet de loi est actuellement à l’étude par les différentes instances du pays afin de criminaliser complètement l’avortement en toutes circonstances. Aux États-Unis, Trump appuie ouvertement les groupes anti-choix. Plusieurs États ont également adopté des règlements amputant les droits des femmes. En effet, l’État du Missouri permet à un employeur, depuis juin 2017, de renvoyer une femme qui prend la pilule contraceptive ou qui a eu recours à une interruption volontaire de grossesse. Il existe toutefois une lueur d’espoir en Irlande, où aura lieu un référendum sur la question de l’avortement en mai 2018, ce qui pourrait mettre fin à la politique antiavortement la plus répressive d’Europe.