La grève des stages : une mobilisation féministe
Le Réseau des femmes est une bonne occasion pour voir les enjeux vécus et les luttes menées par des femmes de différents milieux. Lors de la dernière édition, Kaëlla Stapels, étudiante en soins infirmiers au Cégep de Maisonneuve et militante du CUTE (Comité Unitaire sur le Travail Étudiant), nous a présenté la perspective féministe du mouvement de mobilisation pour la rémunération des stages à tous les niveaux d’études menée par plusieurs étudiantes au Québec.
Pourquoi la rémunération des stages peut être considérée comme une demande féministe? Parce que 74 % des stages non rémunérés sont effectués par des femmes et que les hommes sont 2 fois et demie plus probables d’être rémunérés pour leur stage. On retrouve les stages non rémunérés principalement dans les domaines traditionnellement associés aux femmes, soit ceux du care (soins infirmiers, enseignement, travail social, etc.). De plus, le grand nombre d’heures associé à ces stages rend impossible le travail rémunéré en dehors des études, causant ainsi une situation financière précaire chez les étudiantes.
Les militantes du CUTE demandent une rémunération des stages, plutôt qu’une compensation financière, puisqu’au-delà des préoccupations financières, elles réclament également un statut de travailleuse. Ainsi, elles pourront acquérir les droits prévus par les différentes lois comme la Loi sur les normes du travail, la Loi sur la santé et sécurité au travail, etc. Cela leur permettra alors d’exercer, si tel est le cas, leurs recours, notamment dans le cas d’accident sur les lieux de stages, de harcèlement psychologique, etc.
La participation de Kaëlla a permis de comprendre pourquoi la mobilisation féministe est toujours nécessaire et bien vivante même au sein de la future cohorte de professionnelles en soins.