La patience des professionnelles en soins a des limites
Le 21 mars prochain, le gouvernement de la CAQ déposera son premier budget depuis son élection à l’automne 2018. Ce sera l’occasion pour le premier ministre, François Legault, de remplir ses engagements électoraux envers les professionnelles en soins et la population du Québec.
Nous avons demandé au gouvernement, dans ce budget, qu’il octroie une enveloppe exclusive de 350 millions afin de poursuivre l’implantation des ratios professionnelles en soins / patient-e-s et de s’attaquer à la crise des heures supplémentaires obligatoires.
Des projets ratios FIQ ont été implantés à plusieurs endroits au Québec, et les faits saillants parlent d’eux-mêmes: des équipes de travail complètes, stables avec des ratios de patients sécuritaires décents ont pour effet de diminuer la surcharge de travail et d’améliorer la qualité des soins. Pour la FIQ, c’est très clair : les ratios sécuritaires doivent être implantés partout à travers le Québec. L’imputabilité de dispenser des soins de qualité doit reposer sur les épaules des employeurs et non sur celles de professionnelles en soins, et une loi sur des ratios sécuritaires constitue le meilleur moyen d’y parvenir.
De son côté, le gouvernement Legault s’est engagé à investir des sommes importantes dans les soins à domicile et en hébergement, deux secteurs particulièrement affaiblis par les coupures du gouvernement libéral. Nous nous attendons avec la population à ce que ces engagements se concrétisent le 21 mars prochain.
Dans ce prochain budget, le gouvernement devra également donner les moyens financiers aux établissements d’abolir le recours aux heures supplémentaires obligatoires, comme la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, s’est engagée à le faire . Car il est impossible d’imaginer que vous puissiez continuer de travailler dans de pareilles conditions. Vous pouvez d’ailleurs, vous aussi, mettre de la pression sur le gouvernement, en signant la pétition pour l’abolition du recours aux heures supplémentaires obligatoires, sur le site de l’Assemblée nationale.
En tant que professionnelles en soins, ce que vous vivez au quotidien est insoutenable. Vous avez à cœur votre métier, et je sais que vous vous trouvez parfois déchirées entre votre passion qui est de prendre soin, et les conditions absolument intenables dans lesquelles vous êtes appelées à l’exercer. Depuis trop longtemps, vous portez à bout de bras le réseau de la santé, et il est plus que temps pour le gouvernement, de poser des gestes concrets pour que les choses changent. La situation actuelle ne peut plus durer.
Vous avez été patientes, mais là c’est terminé, il y a urgence d’agir!