Salaires des employées de l’État : « Vous vous faites avoir », dit l’IRIS aux professionnelles en soins
Avec l’aide d’Eve-Lyne Couturier et de François Desrochers de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), les participantes au Réseau des femmes ont discuté de l’impact de la discrimination systémique sur le salaire des professionnelles en soins. Dans l’état actuel des choses, les professionnelles en soins ainsi que plusieurs travailleuses des milieux de la santé, de l’éducation et de la fonction publique, sont défavorisées par le fait qu’elles travaillent dans des milieux ségrégués à forte majorité féminine.
Ces travailleuses ont en moyenne une rémunération globale de 24 % inférieure à celles d’autres groupes d’employés de l’État ségrégués à forte majorité masculine. De plus, ces travailleuses sont les seules employées de l’État qui ont vu leur pouvoir d’achat diminuer depuis les années 2000. Les chercheurs en viennent donc à la conclusion que le gouvernement du Québec, comme employeur, continue de sous-évaluer la valeur du travail des femmes. C’est d’ailleurs une des raisons qui poussent l’alliance APTS-FIQ à demander un rattrapage salarial pour la prochaine convention collective.
Non seulement les femmes font face à des retards dans leur rémunération, mais elles rencontrent aussi des difficultés lorsque vient le temps d’assurer un partage équitable des revenus et des dépenses avec leurs conjoints. Hélène Belleau, chercheure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), a guidé les participantes au Réseau dans le dédale de la grammaire amoureuse et fiscale.
Pour un partage équitable entre conjoints, est-ce qu’il vaut mieux collectiviser ses revenus ou partager les dépenses? Sur cette question, la réponse dépend de multiples facteurs : les revenus sont-ils similaires? Y a-t-il présence d’enfants? Quel est le statut marital? etc.
La conférencière a également abordé la protection juridique que comportent le mariage et la Loi sur le patrimoine familial. En effet, les femmes ayant généralement des revenus moindres et payant généralement davantage les dépenses immatérielles (ex. : épicerie) que les biens matériels (ex. : maison), ont tout avantage à se protéger par le mariage. Vous n’êtes pas mariée? Un contrat de vie commune serait une option pour éviter les mauvaises surprises lors d’une séparation ou d’un décès. Peu importe notre situation maritale, la rédaction d’un testament est également de mise.
De plus, des discussions à propos de l’argent avec votre partenaire de vie garantissent le succès économique de votre couple. Une femme renseignée vaut son pesant d’or.
Pour en savoir plus :
https://iris-recherche.qc.ca/publications/equite-salariale