Ramer dans le même sens pour s’attaquer à la pénurie de personnel dans le réseau de la santé
Réagissant au discours d’ouverture du premier ministre François Legault, la présidente par intérim de la FIQ, Nathalie Levesque, estime qu’il ne pourra y avoir de véritables changements de culture dans le réseau sans des engagements fermes pour régler la crise des conditions de travail qui sévit actuellement.
« On s’est donné une marche à suivre et il faut que tout le monde rame dans le même sens. La priorité immédiate pour ramener des milliers de professionnelles en soins dans le réseau public de santé, c’est que celui-ci redevienne un employeur de choix. Pour y arriver, le gouvernement doit respecter ses promesses et non s’engager encore dans une nouvelle réforme. Nous devons nous donner la capacité de respecter le contrat de travail que nous venons de signer; le respecter et tenir ses promesses constituent en soi une révolution. »
Nathalie Levesque, présidente par intérim, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ
« L’heure est aux choix politiques. C’est toujours déchirant, mais maintenir à tout prix une offre de services avec du personnel réduit et épuisé, c’est mettre en danger la sécurité des patient-e-s, tout comme celle des professionnelles en soins. Il faut commencer quelque part. »
Stabiliser les équipes de travail, implanter les ratios sécuritaires et bannir le recours systématique au TSO pour pallier les absences sont les solutions que les professionnelles en soins réclament depuis des années. Il est grand temps que le gouvernement les écoute. Elles connaissent mieux que quiconque les conditions à mettre en place qui vont les convaincre de revenir dans le réseau public de santé.
Des mesures qui doivent répondre aux objectifs visés
Aux yeux de la présidente par intérim, il ne fait nul doute que pour convaincre les professionnelles en soins de revenir dans le réseau public de la santé, celui-ci doit redevenir attractif. « Nous venons à peine de signer notre convention collective que déjà le gouvernement cherche à s’en écarter. Bien que le premier ministre l’ait mentionné dans son discours, le gouvernement travaille seul dans son coin, et il nous place devant le fait accompli, comme l’adoption d’arrêtés ministériels. Travailler ensemble, ça passe par des décisions conjointes et le partage des informations. Son intention de vouloir créer une agence publique de placement sans se demander si cela répond réellement au besoin des professionnelles en soins sur le terrain en est un bon exemple. »
La pénurie de personnel ne pourra se résorber uniquement grâce à des primes de rétention assorties de trop nombreuses conditions, ou encore en instaurant de nouvelles réformes qui aurait pour effet de freiner les efforts des 18 derniers mois à stabiliser les équipes de travail et réduire la mobilité de la main-d’œuvre.