TSO et décision du TAT : l’affront infligé aux professionnelles de la néonatalogie de Pierre-Boucher ne restera pas là!
Le 23 septembre dernier, les médias parlaient abondamment d’un affront terrible qui avait été fait aux professionnelles en soins de l’unité de néonatalogie de l’Hôpital Pierre-Boucher. L’employeur de cet établissement voulant s’assurer que les professionnelles en soins ne refuseraient pas de faire du temps supplémentaire obligatoire (TSO) lors du quart de nuit avait demandé l’intervention du Tribunal administratif du travail (TAT), afin que ce dernier rendre une ordonnance préventive. Eh oui! Une ordonnance préventive qui lui permettait d’imposer du TSO l’heure venue. C’était du jamais vu.
Au cours des dernières années, les employeurs du réseau ont souvent demandé l’intervention du TAT pour maintenir, coûte que coûte, un mode de gestion inacceptable qui menace la survie du réseau de la santé. Ils ont ainsi demandé à de nombreuses reprises des ordonnances visant les professionnelles en soins, alors que celles-ci ne demandaient qu’à pouvoir dispenser des soins de qualité et sécuritaires pour le public. Mais qu’un employeur pousse l’audace comme l’a fait celui du CISSS de la Montérégie-Est, c’était une première.
La FIQ s’est engagée dans une lutte de tous les instants contre le recours au TSO et cette décision du TAT ne passera pas comme une lettre à la poste. La Fédération vient de déposer une requête en révision de cette décision Les faits troublants au soutien de la requête mettent en lumière que le TAT ne peut rendre de telles ordonnances sans que l’établissement n’ait aucun compte à rendre. Il ressort que cette décision a été utilisée comme un laisser-passer pour menacer, intimider et contrevenir aux droits fondamentaux des professionnelles en soins.
Un bien mauvais message
Le message qu’on envoie aux professionnelles en soins c’est qu’elles n’ont aucun droit, qu’elles sont les uniques responsables des soins dispensés dans le réseau de la santé, voire d’assurer leur propre relève et toutes les conséquences des décisions de gestion. Ni les employeurs, ni le gouvernement ne sont imputables! Ce « deux poids, deux mesures » doit cesser.
Les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques ne sont pas dupes. Elles savent que les actions, ou l’absence d’actions, des établissements ont mené à la situation actuelle, situation qu’on observe partout au Québec. En interpellant ainsi le TAT, les établissements se plaignent donc du préjudice au réseau de la santé qu’ils ont eux-mêmes causé, et allèguent n’avoir rien à justifier.
Le TSO comme mode de gestion
Il est faux de prétendre que le TSO est la conséquence de la pénurie de main-d’œuvre et que les gestionnaires n’ont d’autres choix. Le TSO est un mode de gestion qui sert les employeurs qui ne prennent même pas les mesures mises à leur disposition pour confectionner, au minimum, des horaires de travail dignes de ce nom. Et quand des professionnelles en soins osent se lever debout pour leur propre sécurité ainsi que celle de leurs patient-e-s, on leur reproche d’agir de manière concertée. Mais qui agit réellement de façon concertée? L’imposition du travail forcé de manière systématique et comme mode de gestion, bien au-delà de ce qui est requis par des situations urgentes et exceptionnelles, constitue une action concertée… des gestionnaires du réseau!
En dehors des situations urgentes et exceptionnelles, forcer une personne à travailler, c’est illégal! La FIQ entend poursuivre sa bataille et utilisera tous les moyens mis à sa disposition pour que les droits des professionnelles en soins soient enfin respectés!