Victoire syndicale au CHSLD Denis-Benjamin-Viger : la fin d’une longue lutte juridique pour de meilleures conditions de travail et de meilleurs soins offerts aux patient-e-s
Alors que le cafouillage dans les CHSLD lors de la première vague fait écho partout dans la province actuellement, un chapitre important se ferme au CHSLD Denis‑Benjamin‑Viger après plusieurs années de lutte acharnée par les infirmières et infirmières auxiliaires qui y travaillent. « Cela aura pris six ans de démarches collectives, individuelles, syndicales et judiciaires, de dénonciations publiques et des dizaines de milliers de dollars pour obliger un employeur à mettre du personnel en quantité suffisante pour répondre aux besoins des patient‑e‑s et ainsi garantir la qualité des soins. Enfin, la Cour d’appel du Québec a donné raison aux professionnelles en soins d’avoir dénoncé leur surcharge de travail. Cette longue saga qui prend fin doit être l’occasion d’une réelle prise de conscience », de déclarer Johanne Riendeau présidente de la FIQ–Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest‑de‑l’Île‑de‑Montréal (FIQ-SPSSODIM).
Rappel des faits
Rappelons que c’est en 2016 que les professionnelles en soins du CHSLD ont déposé une plainte de fardeau de tâche et demandé un comité de soins. Elles considéraient qu’elles avaient trop de patient‑e‑s à leur charge pour être en mesure d’offrir des soins de qualité et sécuritaires. En 2018, elles ont eu gain de cause dans une décision où l’arbitre ordonnait à l’employeur, entre autres, la création de postes de professionnelles en soins. « Au cours de cette première manche, un rapport d’expertise accablant avait été rendu soulignant que certaines situations dénoncées par la partie syndicale et les soignantes frisaient la maltraitance pour les résident‑e‑s du CHLSD. Malgré cela, l’employeur s’est entêté à poursuivre dans la voie juridique et a demandé le contrôle judiciaire de la décision de l’arbitre, décision qui pourtant relevait du gros bon sens. La contestation de la décision de l’arbitre en Cour d’appel nous a menées dans une lutte qui vient de se terminer par une décision de la Cour d’appel qui nous est favorable », d’expliquer la porte‑parole syndicale.
Que la voix des professionnelles en soins soit enfin entendue
Cette victoire, elle est en grande partie celle des infirmières et des infirmières auxiliaires qui ont pris la parole pour dénoncer non seulement leurs conditions de travail, mais surtout la piètre qualité de soins offerts au CHSLD Denis‑Benjamin‑Viger. « Oser prendre la parole dans un réseau de la santé est courageux, mais nécessaire. Il faut briser cette mainmise des gestionnaires sur leurs employé-e-s et nous allons continuer à encourager et à soutenir les professionnelles en soins du CIUSSS de l’Ouest‑de‑l’Île‑de‑Montréal qui continueront de le faire », de poursuivre madame Riendeau.
La pandémie est venue mettre en lumière la réalité de la qualité des soins et la sécurité des patient‑e‑s en CHSLD. Il y a urgence d’agir et de grâce, mettons en place des ratios sécuritaires professionnelles en soins/patient-e-s », ajoute madame Riendeau.
Malgré cette victoire importante, certains quarts de travail restent encore fragiles et précaires au CHSLD Denis‑Bengamin‑Viger. « Nous n’allons ménager aucun effort pour que tant dans ce CHSLD qu’ailleurs dans le CIUSSS, les professionnelles en soins puissent pouvoir prodiguer des soins de santé dignes et sécuritaires aux patient‑e‑s. On espère que dans les prochains dossiers de surcharge de travail les revendications des membres seront prises au sérieux par l’Employeur afin d’éviter une autre saga judiciaire », de conclure la présidente.