Le CISSS Montérégie-Est doit cesser immédiatement de prendre les professionnelles en soins en otage
À l’aube de la période estivale, la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Est lance un avertissement clair à l’Employeur : le temps de l’intimidation et de la coercition est terminé. C’est la responsabilité du CISSS de la Montérégie-Est d’assurer les services et il n’a pas à faire porter les conséquences de sa gestion catastrophique aux professionnelles en soins.
Après l’imposition du temps supplémentaire obligatoire, ce sont maintenant des équipes complètes qui sont forcées par leurs gestionnaires de rester au travail contre leur gré après leur quart jusqu’à ce des professionnelles en soins cèdent sous la pression et acceptent de rester pour le quart suivant. « Le 27 mai dernier, c’est arrivé à l’urgence de Sorel et le 6 juin, c’était à la natalité de Pierre-Boucher, deux départements où la pénurie de personnel est grave et connue depuis longtemps et où l’imposition du TSO est quotidienne. Est-ce que professionnelles en soins vont devoir vivre avec cette autre épée de Damoclès au-dessus de la tête tout l’été? » questionne la présidente de la FIQ–SPSME, Brigitte Petrie.
Notons que ce type d’évènements est arrivé à au moins huit reprises dans différents départements des trois hôpitaux de la Montérégie-Est (Pierre-Boucher, Hôtel-Dieu de Sorel et Honoré-Mercier). La présidente de la FIQ-SPSME rappelle que malgré les nombreuses interventions de la part de son équipe syndicale, l’offre de service n’a jamais été ajustée selon le personnel disponible par le CISSS de la Montérégie-Est.
« Les professionnelles en soins ont les facultés affaiblies tellement elles sont épuisées, elles viennent de terminer un quart de travail et on les oblige à rester pendant des heures dans une salle avec leurs collègues, sous les menaces. Personne ne dort, personne ne s’occupe de sa famille et par ailleurs, personne n’est payé! Comment cet employeur osetil dire que la rétention du personnel est sa priorité? » s’indigne Mme Petrie.
Du travail forcé
Pour la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ, Julie Bouchard, cette manière de procéder relève purement et simplement du travail forcé. « Ce que les professionnelles en soins de la Montérégie-Est vivent ce n’est pas anecdotique, rappelle la présidente. C’est une méthode de gestion qui va à l’encontre des droits des travailleuses. Jamais des équipes de travail majoritairement composée d’hommes n’auraient à subir un tel traitement. Nous ne le répéterons jamais assez : retenir des professionnelles en soins contre leur gré pour leur imposer du TSO, c’est la cause de la pénurie actuelle de main-d’œuvre dans le réseau. Tant que les Employeurs ne briseront pas le cercle vicieux de l’intimidation, du chantage et des menaces, ils se retrouveront de plus en plus devant un choix difficile : celui de diminuer les services et de répondre de leurs choix devant la population. »