Maintien de l’équité salariale pour les professionnelles en soins? Que se passe-t-il?
C’est un sujet qui revient tous les cinq ans depuis l’adoption de la Loi sur l’équité salariale en 1996. Que nous soyons infirmière, infirmière auxiliaire, inhalothérapeute ou perfusionniste clinique, nous nous posons toutes la question : combien de temps allons-nous attendre pour que le gouvernement, notre employeur, fasse ses devoirs et qu’il prenne en compte les changements qui peuvent modifier la valeur de nos emplois?
Car il s’en passe des événements pendant cinq années. Est-ce que des titres d’emplois ont été créés? A-t-on négocié une convention collective? Est-ce qu’il y a eu des modifications aux lois du travail? Est-ce que nos ordres professionnels ont instauré de nouvelles exigences qui modifient nos pratiques professionnelles? Est-ce qu’on nous oblige à nous qualifier avec de nouvelles formations? Finalement, est-ce que tous ces changements ont créé des écarts salariaux entre les catégories d’emploi à prédominance masculine et celles à prédominance féminine? Là est la question principale!
Car si la loi est historique et en quelque sorte révolutionnaire pour les femmes, nous devons nous assurer que les employeurs ne se comportent pas comme des délinquants. Ils doivent respecter la loi.
À la FIQ, ce dossier est tellement important, que nous avons, toutes professions confondues, constitué un comité ad hoc de maintien de l’équité salariale afin de participer aux divers travaux qui concernent le maintien de la valeur de nos emplois. C’est une certitude, les syndicats savent que les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes persistent dans la société, particulièrement dans le secteur privé ou dans les secteurs où les exercices d’équité n’ont pas été faits. En effet, en 1998, la rémunération moyenne des femmes se situait à environ 83 % de celle des hommes. En 2021, l’écart se situe encore à 91 %, selon l’Institut de la statistique du Québec. Corriger réellement la discrimination systémique qui affecte la valeur du travail des femmes est long. Ces chiffres sont des indicateurs que nous devons être vigilantes!
Alors que se passe-t-il pour les professionnelles en soins depuis 2020, date prévue à la loi pour faire le plus récent exercice de maintien de nos différentes professions?
Alors que la FIQ et tous les syndicats étaient prêts à collaborer pour faire l’exercice de maintien de l’équité salariale, le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) a demandé à reporter les travaux durant toute l’année 2020. Devant son inaction, les syndicats ont déposé des plaintes pour faire avancer les travaux. Les organisations syndicales se sont concertées à de nombreuses reprises, se sont adressées au SCT, ainsi qu’à la Division de l’équité salariale de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), responsable d’appliquer la loi.
Au moment où nous écrivons ces lignes, deux ans plus tard, les syndicats cherchent toujours une voie de passage pour assurer la représentation la plus juste possible des travailleuses dans le cadre de l’exercice de maintien. Les militantes de la FIQ surveillent les travaux du SCT afin de ne pas confondre l’exercice de maintien avec la négociation qui a lieu actuellement. À ce sujet, il est impératif de rappeler que l’équité salariale est un droit protégé par une loi, qui supplante les conventions collectives.
Nous partageons votre impatience et, comme vous, nous souhaitons obtenir gain de cause. Pour les emplois qui devront être revalorisés, sachez que les retards de paiements seront versés rétroactivement selon les correctifs établis, sous la forme d’un montant forfaitaire additionnés des intérêts au taux légal.
Nous sommes prêtes et ferons tout ce qui est possible pour faire aboutir ce dossier. Tout comme vous toutes, nous avons hâte de conclure cet exercice, c’est une question de justice!
Le Comité pour le maintien de l’équité salariale