État de la négo : beaucoup de bruit…rien de concret pour les professionnelles en soins
On peut dire qu’il s’en passe des choses dans le réseau de la santé et des services sociaux cette semaine, mais est-ce que cela fait avancer les conditions des professionnelles en soins? Pas nécessairement. Prenons un petit moment pour démêler tout ça.
Tout a commencé la semaine dernière, lorsque le gouvernement a convoqué les organisations syndicales pour leur remettre un nouveau « dépôt patronal », qui s’est avéré n’être en fait qu’un document venant préciser certaines modalités sur les matières intersectorielles des premières offres, déposées le 15 décembre dernier. Donc, rien de nouveau jusque-là, si ce n’est peut-être qu’une suite est attendue le 3 avril prochain, avec les précisions sur les matières sectorielles.
On se demande vraiment à quoi joue la partie patronale, pour mettre autant de temps à accoucher de « précisions » sur une offre déposée il y a trois mois et qui a déjà fait l’objet d’un rejet de notre part le 19 janvier dernier. Décidément, ce gouvernement nous fait perdre du temps!
Mais ce n’est là qu’un début. Ce lundi, alors que votre Comité de négociation se rendait à une rencontre avec le Comité patronal de négociation, l’actualité nous rattrapait avec cette annonce d’un projet de loi majeur sur la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux.
Celui-ci vient tout juste d’être déposé et il contient plus de 1100 articles. Bien qu’il ne soit pas directement lié à la présente négociation, il pourrait vraisemblablement contenir des éléments pouvant avoir un impact sur le quotidien des professionnelles en soins, notamment la question de l’ancienneté. Nous prendrons donc le temps de l’analyser et vous tiendrons informées dans les prochains jours.
On peut dire que ce projet de loi tombe à un bien drôle de moment, et sert visiblement les intérêts de ce gouvernement. Lui qui tente par tous les moyens de camoufler son inaction des derniers mois à la table de négociation, ainsi que l’arrivée à échéance, le 31 mars, de la convention collective actuelle, date qui marquera le début de la mobilisation.
Maigre consolation : les primes de rétention reconduites jusqu’en juin 2023
Le gouvernement s’est vu dans l’obligation de revenir sur sa décision de mettre un terme aux primes de rétention (3,5 % pour toutes les professionnelles en soins et primes additionnelles de soir et de nuit dans les unités 24/7) le 30 mars prochain. Lorsque la FIQ avait pris connaissance de cette décision, elle n’avait pas manqué de souligner le manque de cohérence de celle-ci, surtout dans un contexte de pénurie de personnel.
Heureusement, notre revendication a été entendue. Cette semaine, le gouvernement a informé le Comité de négociation que ces primes seraient reconduites jusqu’en juin 2023, sous réserve de l’avancement des travaux à la table de négociation.