Période estivale : Le ministre de la Santé doit dire aux professionnelles en soins de quelle manière il les soutiendra cet été
Alors que la situation dans le réseau de la santé est toujours autant difficile, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ demande au ministre de la Santé, Christian Dubé, d’expliquer aux professionnelles en soins de quelle manière il les soutiendra lors de la période estivale qui arrive à grands pas. « Le ministre de la Santé a été très occupé par son projet de loi 15 et la négociation de son entente avec les médecins spécialistes pour le rattrapage des chirurgies. Mais pendant ce temps, c’est le silence radio pour les professionnelles en soins qui devront affronter l’été. Tout le monde qui gravite de près dans le réseau de la santé sait que, telle la saison de la grippe qui revient chaque hiver, les prochaines semaines seront éreintantes pour le personnel. Et, malheureusement, les échos du terrain laissent encore une fois présager le pire pour celles qui devront soigner les patient-e-s », de déclarer Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
Sans plan de match, ce sera la catastrophe
En conférence de presse, la présidente de la Fédération a souligné que les défis seront grands pour les urgences, mais aussi pour l’ensemble des centres d’activités. « Le réseau fait face à des enjeux de main-d’œuvre majeurs et malgré cela, le réseau semble moins préparé que jamais pour passer au travers de cette période critique. Nos attentes dans le contexte sont légitimes et nous demandons au ministre Christian Dubé de quelle manière il entend appuyer les infirmières, les infirmières auxiliaires, les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques et quelles mesures concrètes il leur offrira au cours des prochaines semaines », de demander madame Bouchard.
Des gestionnaires peu ou pas préparés
Pour la Fédération, les gestionnaires devraient être bien au fait de ce qui devrait ou non être susceptible d’affecter les soins et les services pendant l’été. Malheureusement, plusieurs représentantes syndicales ont tenté de connaître leur planification, mais sans succès. Elles font face à de l’improvisation, à de mauvais pronostiques ou à l’absence complète de planification. « Si le ministre n’envoie pas un message clair à ses gestionnaires sur ce qu’ils doivent et ont le droit de faire, cela pourrait être l’été de trop pour de nombreuses professionnelles en soins. Sans plan de match, les gestionnaires vont emprunter le dangereux chemin d’une gestion au jour le jour, privilégiant le recours au temps supplémentaire obligatoire (TSO) plutôt que de permettre aux professionnelles en soins de souffler et relâcher un peu de pression. Ces travailleuses ont droit à des vacances et elles en ont grandement besoin. La limite de ces dernières a été franchie depuis très longtemps et vraisemblablement, la négociation pour le renouvellement de la convention collective ne sera pas terminée avant l’été. Le ministre doit donc nous dire s’il a les choses en main et de quelle manière il entend s’assurer que la situation ne dégénèrera pas pendant la période estivale qui s’amorce », de poursuivre la porte-parole.
Des signaux clairs, dès maintenant!
La Fédération demande que le ministre s’engage à demander à ses gestionnaires, entre autres, à :
- Mettre fin aux mesures coercitives des employeurs;
- Favoriser les mesures incitatives;
- Ouvrir le dialogue avec les syndicats locaux pour trouver des solutions à échelle humaine;
- Faire en sorte d’améliorer significativement la prévisibilité dans les horaires.
Pour la Fédération, le ministre de la Santé a la responsabilité, comme employeur, d’envoyer un message clair aux professionnelles en soins qu’il sera là pour les soutenir et s’assurer qu’elles puissent travailler dans conditions de travail acceptables tout en pouvant aussi bénéficier de repos et de temps de qualité avec leurs proches », de conclure la présidente.