La collaboration, ça se fait à deux!
Mercredi dernier s’est terminé à Winnipeg le Conseil de la fédération, un forum où les dirigeants des provinces canadiennes discutent de questions d’intérêt commun, notamment les transferts du fédéral en santé. Bien que cela puisse sembler éloigné de nos préoccupations quotidiennes, il est essentiel de s’y intéresser. En effet, l’argent transféré par le gouvernement canadien aux provinces a un impact significatif sur le financement des réseaux provinciaux de santé, dont celui du Québec, et cela se traduit sur les conditions de travail des professionnelles en soins au quotidien.
C’est pour cette raison que les principaux syndicats canadiens couvrent l’événement, favorisant ainsi les rencontres et les opportunités de coopération. Mon travail, en tant que présidente de la FIQ, c’est aussi d’être présente dans ces lieux d’échange, et d’y faire entendre la voix des professionnelles en soins du Québec. Lors d’un déjeuner-conférence organisé par la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers, j’ai d’ailleurs eu l’occasion de rappeler à notre premier ministre, François Legault, qui participait aussi à l’événement, nos solutions à mettre de l’avant pour améliorer le réseau de la santé. Malheureusement, cela ne semblait pas l’intéresser, préférant en appeler sur les réseaux sociaux à une plus grande « collaboration » des syndicats, et à davantage de flexibilité et de souplesse dans les conventions collectives.
Monsieur Legault, de la flexibilité et de la souplesse, les professionnelles en soins en font déjà preuve le jour, le soir, la nuit et les fins de semaine et ce, depuis des années. Si vous parlez de collaboration, celle-ci doit aller dans les deux sens. Nous vous avons proposé à maintes reprises des solutions éprouvées qui ont fonctionné ailleurs au Canada et dans le monde. Si vous souhaitez réellement changer le réseau de la santé au Québec, vous devriez être ouvert à les entendre.
Lors de notre discussion, je vous ai rappelé que la Colombie-Britannique est devenue la première province canadienne à obtenir légalement des ratios sécuritaires pour les patients et les professionnels de la santé, malgré des défis similaires à ceux du Québec tels que la pénurie de main-d’œuvre, la surcharge de travail et le recours grandissant à la main-d’œuvre indépendante. Nos professionnelles en soins pourraient également avoir une meilleure qualité de vie tout en restant dans le réseau public. Elles connaissent les réalités du terrain et ce que le réseau de la santé a besoin pour garantir des soins de qualité et sécuritaires dans des conditions décentes. Tout ce que nous demandons, c’est que vous preniez réellement le temps de nous écouter, au lieu de jouer les influenceurs sur les réseaux sociaux.