Que les bottines suivent les babines!
L’été que nous venons de traverser a été particulièrement difficile dans plusieurs établissements du Québec, mais cela n’a pas freiné votre engagement et votre solidarité! Vous avez été plusieurs à prendre la parole, à dénoncer, à forcer vos employeurs à écouter vos solutions, et à vous impliquer dans les actions de visibilité en lien avec la négociation nationale. Je profite de ce blogue pour souligner votre travail exceptionnel face aux nombreux défis que vous rencontrez au quotidien. Je sais que vous mettez au cœur de vos préoccupations la santé de vos patient-e-s, et qu’il peut être difficile, par moment, de conjuguer notre idéal de soins et ce qu’on peut faire sur le terrain.
Comme vous le savez sûrement, le 21 août, j’ai rencontré le premier ministre François Legault ainsi que Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor et responsable des négociations avec le secteur public. J’étais accompagnée de Françoise Ramel, vice-présidente, et Jérôme Rousseau, vice-président et co-responsable de la négociation nationale. Cette rencontre faisait suite à la discussion que j’ai tenue, un peu plus tôt cet été, le 11 juillet dernier, à Winnipeg dans le cadre d’un déjeuner organisé par la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII).
Durant la rencontre, j’ai réitéré au premier ministre l’importance d’accélérer le rythme des négociations, car rien ne va plus dans le réseau de la santé. Bien que les travaux sur la négociation se poursuivent à la table, il n’en demeure pas moins que le premier ministre doit donner des mandats clairs à son équipe pour que la négociation avance plus rapidement. Nous avons ainsi réussi à obtenir un engagement verbal de sa part, mais nous demeurons convaincues que leurs actions cet automne en diront davantage sur leurs intentions!
Rien n’a été convenu durant la rencontre, mais je me suis fait un point d’honneur d’exprimer à Monsieur Legault et Madame LeBel que les attentes de nos membres sont immenses, et qu’elles devront être comblées. Les 80 000 professionnelles en soins que nous représentons s’impatientent, et tous les moyens de pression sont actuellement considérés. Le temps presse et il faut des mesures structurantes, comme une loi sur les ratios sécuritaires et la fin du TSO, pour assurer la stabilité des équipes de soins et améliorer la sécurité des soins offerts à la population.
Je me suis aussi assurée de faire comprendre au premier ministre que vous êtes les principales expertes du terrain, et que vous connaissez les solutions à mettre en place pour redresser le réseau public. Ce dont vous avez besoin, c’est qu’on vous écoute, et qu’on instaure les solutions que vous proposez. Nous faisons face à de nombreux défis, je pense notamment à la réforme de structure du réseau de la santé (PL15) et à la forte tendance du gouvernement à miser sur la privatisation, et ces grands dossiers auront des impacts tant sur vos conditions de travail que sur l’accessibilité à des soins universels et gratuits pour la population du Québec.
Vous le savez : comme présidente, il est de ma responsabilité de porter votre voix jusqu’aux plus hautes instances. Nous ne laisserons personne derrière : les solutions négociées doivent toucher toutes nos membres, peu importe leur titre d’emploi ou leur unité de soins!
Si le gouvernement souhaite donner de l’oxygène aux professionnelles en soins du réseau public, il doit d’abord et avant tout comprendre que les solutions viables et efficaces, elles viennent du terrain! De la flexibilité, vous en faites preuve au quotidien. C’est de votre flexibilité dont devrait s’inspirer le gouvernement dans les négociations en cours!