Les professionnelles en soins du Québec marquent l’augmentation de leurs moyens de pression avec des demandes claires
Cet après-midi, près de 500 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques ont manifesté au centre-ville de Montréal pour marquer l’augmentation de leurs moyens de pression et pour faire entendre leur exaspération envers le gouvernement. Elles militent pour obtenir de réelles avancées à la table de négociation.
« Le gouvernement dit constamment qu’il veut de la souplesse. On dirait que le gouvernement veut réduire les professionnelles en soins à des pions interchangeables, qui n’ont pas de vie. Ce que le gouvernement veut, c’est de la souplesse pour que leurs gestionnaires puissent boucher les trous dans les horaires, et ce, au détriment des travailleuses sur le plancher. Préférer le confort des gestionnaires plutôt que les besoins des professionnelles en soins, c’est très mal comprendre les problèmes graves et actuels dans le réseau », explique Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ.
Un sauve-qui-peut généralisé
Bien que la plupart des gens ne le sachent pas, il ne manque pas, par exemple, d’infirmières au Québec. Selon les dernières données publiées, il n’y en a jamais eu autant. Le problème vient du fait que les conditions de travail et salariales dans le réseau public sont exécrables au point où très peu d’entre elles veulent continuer d’y travailler. Les professionnelles en soins peinent à donner des soins de qualité et sécuritaires à la population.
« Ce qu’on vit, ce n’est pas une pénurie de main-d’œuvre, c’est un exode des professionnelles en soins, un sauve-qui-peut généralisé. La présidente du Conseil du trésor dit qu’on manque de priorités claires, alors en voici quelques-unes : donnez-nous la possibilité de préparer un souper d’anniversaire pour nos enfants! Donnez-nous la capacité de prendre un rendez-vous chez le dentiste sans le remettre 50 fois! Donnez-nous la certitude de participer à des réunions de famille prévues des mois d’avance! C’est la seule solution, sinon l’exode va s’aggraver, avec des conséquences désastreuses pour les professionnelles en soins et leurs patients », conclut madame Bouchard.