Le projet de loi 15 et ses impacts sur la représentation syndicale
Pendant plusieurs mois, la FIQ a suivi de près l’évolution des travaux concernant le projet de loi 15 du ministre de la Santé, Christian Dubé. Cette réforme majeure transformera fondamentalement la gestion du réseau de la santé et des services sociaux, regroupant tous les établissements sous l’égide de l’agence Santé Québec, faisant de cette nouvelle agence le seul employeur.
Il était déjà clair depuis un certain temps que ce projet de loi remettait en question l’existence des accréditations syndicales locales. Cependant, ce que nous avons appris plus récemment, c’est que le gouvernement présenterait des amendements pour augmenter de 4 à 6 le nombre de catégories de personnel, déplaçant les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques de la catégorie 1 à la catégorie 6. Ces amendements ont été déposés à la commission parlementaire chargée de l’étude du projet de loi le 28 novembre dernier.
Dans les jours qui ont suivi, la FIQ a mené une vaste campagne auprès de différents partenaires, organisations et parlementaires pour faire reculer le ministre Dubé, plaidant pour le maintien de l’unité au sein de l’équipe de soins. Malheureusement, le ministre Dubé est resté sourd à nos arguments, et les amendements en question ont été adoptés ce jeudi 7 décembre.
Une pétition a été lancée à l’Assemblée nationale pour le maintien de ces titres d’emploi dans la catégorie 1. Nous vous invitons à la signer dès maintenant.
Plusieurs membres touchées par ce changement d’accréditation nous ont fait part de leurs vives inquiétudes quant aux incertitudes pour la défense de leurs droits et de leurs conditions de travail. Les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques travaillent en étroite collaboration avec les infirmières et les infirmières auxiliaires. L’organisation de leur travail au quotidien et leurs tâches liées aux soins directs aux patient-e-s sont complémentaires.
Et pour ajouter l’insulte à l’injure, le gouvernement a exprimé son souhait de recourir au bâillon pour l’adoption de ce projet de loi avant les fêtes. Comment peut-il lancer une réforme centralisatrice d’une telle ampleur dans le réseau de la santé en refusant de répondre à des questions fondamentales telles que la perte de transparence, la centralisation accrue, l’insuffisance des mécanismes de reddition de compte et l’ouverture inédite à la privatisation des soins et des services? Nous croyons que l’adoption d’un tel projet de loi sera catastrophique pour le réseau de la santé et des services sociaux.
En conclusion, rappelons que toutes les organisations syndicales du réseau public, soit l’APTS, la CSN, la CSQ, la FIQ, la FP–CSN, la FSSS–CSN, la FSQ–CSQ, le SCFP, le SPGQ et le SQEES–FTQ, travaillent de concert avec les organisations citoyennes et communautaires pour contrer les conséquences négatives de la réforme Dubé. Comptez sur nous pour vous tenir informé de nos démarches.