Troisième séquence de grève de la FIQ : il est grand temps que le gouvernement passe en 4e vitesse à la table de négociation
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ débute aujourd’hui sa troisième séquence de grève pour augmenter la pression sur le gouvernement de François Legault, alors qu’il continue de faire des offres insuffisantes aux professionnelles en soins. Les 80 000 professionnelles en soins membres de la Fédération seront à nouveau dans la rue les 11,12,13 et 14 décembre pour se faire entendre.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement de la CAQ dit vouloir régler avec les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques. Pourtant, ce désir d’entente ne semble pas se manifester à la table de négociation.
« Pour discuter d’un élément aussi simple que le stationnement des professionnelles en soins pour lesquelles un véhicule est requis, ça a pris 48 heures à l’équipe de négociation gouvernementale pour nous revenir. On ne peut pas dire qu’on fait de la négociation une priorité quand c’est aussi long pour des choses aussi simples. François Legault et Sonia LeBel ont beau dire que les négociations sont une priorité, ça n’avance pas assez rapidement à la table. Il faut qu’ils donnent de réels mandats à leurs négociateurs. Si les discussions se sont accélérées au cours des derniers jours et qu’il y a eu certaines avancées, il n’y en a pas eu suffisamment sur des enjeux essentiels pour les professionnelles en soins. La charge de travail et la conciliation travail-vie personnelle sont des priorités qui doivent être prises au sérieux par le gouvernement », estime Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
En plus des journées de grève, qui causeront un ralentissement du réseau de la santé, plusieurs professionnelles en soins vont entrer au travail vêtues en civil, afin de démontrer de façon visible leur désaccord envers les propositions du gouvernement.
Les conditions de travail au cœur des préoccupations
Alors que le gouvernement insiste pour mettre les salaires sur la place publique, la FIQ tient à rappeler que le cœur du litige découle aussi des conditions de travail exécrables dans le réseau de la santé.
« Évidemment, l’argent est important. Il faut qu’on paye les professionnelles en soins à leur juste valeur, à la hauteur de leur expertise et nous n’accepterons jamais une entente à rabais. Mais il y a plus que le salaire, il y a aussi les conditions de travail. Il faut qu’on arrête d’épuiser les professionnelles en soins de telle sorte qu’il ne leur reste que deux choix : le burnout ou la démission. Cette façon de faire ne nous mène nulle part », ajoute Julie Bouchard.
Rappelons que la population appuie toujours largement les revendications des professionnelles en soins. « Il ne fait aucun doute qu’une grande partie de la population a bien compris que la lutte que mène les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, c’est aussi une lutte pour améliorer la qualité et la sécurité des soins offerts aux patient-e-s du Québec », conclut la présidente.