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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Budget 2024-2025 en santé et services sociaux — Un pied dans l’austérité : une croissance des dépenses incohérente avec les défis qui attendent le réseau public de santé

Budget 2024-2025 en santé et services sociaux — Un pied dans l’austérité : une croissance des dépenses incohérente avec les défis qui attendent le réseau public de santé

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ s’inquiète des impacts de la baisse drastique de la croissance des dépenses en santé et services sociaux prévue au budget provincial présenté aujourd’hui. Alors que dans les dernières années, le réseau a pu compter sur une augmentation annuelle moyenne de 7,3 %, le budget 2024-2025 limite la croissance des dépenses à 4,2 %, variation qui diminuera encore davantage l’année prochaine. Toutes les prémisses sont mises en place pour dérouler le tapis rouge à l’austérité dès l’année prochaine, au détriment des services de santé et de services sociaux. 

« C’est insensé de diminuer les dépenses alors qu’une réforme gigantesque du réseau est sur le point de voir le jour » affirme la présidente de la FIQ, Julie Bouchard. Dans son mémoire prébudgétaire, la FIQ avait, au contraire, exhorté le gouvernement à prévoir un poste budgétaire supplémentaire distinct pour soutenir financièrement la gestion du changement devant mener à la création de Santé Québec. « Les dernières réformes en santé n’ont jamais été soutenues par des moyens financiers conséquents, avec les contrecoups dévastateurs que l’on connaît aujourd’hui : désertion des professionnelles en soins, attentes en chirurgie, difficile accès aux soins de première ligne et j’en passe. On ne peut plus rejouer dans ce film-là ».

La Fédération s’indigne également du fait qu’aucune distinction ne soit réalisée entre les investissements faits dans les établissements publics de santé et les dépenses octroyées aux prestataires privés de soins de santé. De plus, aucune balise ou limite de dépenses n’est imposée en ce qui concerne le détournement de l’argent public vers les investisseurs privés. « Nous savons très bien que les chiffres sont astronomiques, nous l’avons constaté avec le coût des chirurgies au privé. Le ministère des Finances a une part de responsabilité dans le contrôle des dépenses attribuables à cette dérive », souligne la présidente de la FIQ.

La FIQ tient toutefois à saluer :

  • L’annulation de la réduction de la rente de retraite pour les aîné-e-s de 65 ans et plus en situation d’invalidité;
  • L’augmentation de la proportion des soins dédiée aux soins à domicile (581 millions / 5 ans);
  • L’investissement de 140 millions de dollars sur 5 ans pour déployer le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle;
  • Le financement des 16 CHSLD privés restants à conventionner à hauteur de 182 M$.

Dans le contexte actuel, il est responsable de la part du gouvernement de reporter l’atteinte de l’équilibre budgétaire. Toutefois, notons que la CAQ est le maître d’œuvre de cette décision budgétaire difficile par ses décisions passées. Pour terminer, nous partageons des objectifs communs avec le Plan santé, notamment l’attribution d’un groupe de médecine familiale à plus de 900 000 Québécoises et Québécois; la bonification des soins et services d’aide à domicile; et la mise en place du Guichet d’accès à la première ligne (GAP), dans l’ensemble du Québec, pour les personnes qui n’ont pas accès à un médecin de famille. Mais les sommes demeurent insuffisantes pour réaliser ces objectifs.