La FIQ relance ses moyens de pression
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ annonce qu’elle reprend dès maintenant et aussi longtemps qu’il le faudra les moyens de pression afin de faire bouger le gouvernement à la table. Vraisemblablement, après l’attitude stoïque du gouvernement à la suite du rejet de l’entente, il n’y a pas d’autre solution : la mobilisation doit se poursuivre pour faire avancer les négociations. Le gouvernement reste campé dans ses positions et tient mordicus à la mobilité qu’il exige des membres de la FIQ. Toutefois, il devra pouvoir expliquer aux travailleuses de la santé pourquoi il y tient tant. S’il manque de transparence envers les membres de la FIQ, elles n’accepteront pas des conditions à l’aveuglette, sans savoir ce que l’avenir nous réserve avec la création de l’agence Santé Québec. Ce n’est pas vrai que les professionnelles en soins auraient à se déplacer d’un étage à l’autre ou de l’autre côté de la rue. Ce que le ministre Dubé exige des professionnelles en soins va bien plus loin qu’un simple déplacement mineur, ce sont de grands changements qui pourraient carrément porter atteinte à la sécurité des soins.
Les professionnelles en soins se remettent donc en action, continueront de faire entendre leurs revendications dans les prochains mois. « L’élastique est assez étiré, il est temps que le gouvernement entende le message on ne peut plus clair que les professionnelles en soins lui lancent : elles veulent une stabilité pour les équipes de soins, un traitement équitable des travailleuses à temps partiel et une reconnaissance de l’expertise de toutes les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires », de dire Jérôme Rousseau, vice‑président de la FIQ et coresponsable de la négociation.
Le rejet de l’entente de principe par la grande majorité des 80 000 membres de la FIQ parle de lui-même, signalant à la partie patronale à quel point les professionnelles en soins sont déterminées à protéger la qualité des soins à la population et à faire respecter leur expertise. Des moyens de visibilité et des moyens de pression seront donc repris, en commençant par le port de l’uniforme aux couleurs de la négociation. La FIQ invite la population et les familles des patient-e-s à encourager les professionnelles en soins en négociation et à les appuyer dans leur lutte quand elles les croiseront avec notre chandail. Ce n’est pas banal de s’afficher sur son lieu de travail, c’est un message que les gestionnaires doivent entendre.
La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Comme les bris de service dans les régions aux quatre coins du Québec le démontrent, le RSSS ne peut se permettre de ne pas être un employeur de choix. Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté de contrer les bris de services et l’exode des professionnelles en soins, il devra leur offrir une entente de principe et une convention collective qui les attirera et les retiendra au sein du réseau public de santé. Il se devra aussi de rassurer les membres de la FIQ quant à sa demande de flexibilité et trouver un moyen pour que celle-ci ne diminue pas la qualité des soins donnés aux patient‑e‑s. Les moyens de pression reprendront avec le port de l’uniforme tous les mardis, mais le plan de mobilisation de la FIQ s’adaptera au gré de la conjoncture et la possibilité d’exercer la grève n’est pas écartée.