Forcées depuis des mois à faire des heures supplémentaires obligatoires, les professionnelles en soins de Lanaudière manifestent leur colère !
Assignées à des heures supplémentaires obligatoires depuis des mois, les professionnelles en soins du CISSS de Lanaudière manifestent leur colère et leur épuisement devant l’Hôpital Pierre-Le Gardeur. « Nos membres n’en peuvent plus, elles sont à bout de souffle et refusent d’y laisser leur santé. Les conditions de travail ne cessent de se détériorer depuis les deux dernières années et compromettent sérieusement la sécurité et la qualité des soins prodigués aux patients. » déclare Stéphane Cormier, président du Syndicat interprofessionnel de Lanaudière, FIQ-SIL.
Les heures supplémentaires obligatoires sont devenues un style de gestion.
Depuis maintenant deux ans, les heures supplémentaires obligatoires sont dorénavant une réalité quotidienne au CISSS de Lanaudière. Les professionnelles en soins tentent par tous les moyens de faire cesser cette pratique abusive de l’employeur. À ce jour, plus de 2 000 griefs ont été déposés depuis 2016 et sont toujours sans règlement. « L’employeur refuse d’offrir des postes stables et des postes intéressants. Il s’entête à créer des postes d’équipes volantes afin de pouvoir les déplacer comme bon lui semble sur un grand territoire. Bien entendu, plus de 40 % de ceux-ci sont toujours vacants, car ce travail instable et précaire est plus qu’insatisfaisant. Pour pallier au manque flagrant de postes et de main-d’œuvre dans les unités de soins, les gestionnaires du CISSS imposent ce qu’ils appellent « le plan de contingence ». Un terme à la mode qui se résume à dispenser les soins aux patients avec une, deux et parfois même trois professionnelles en soins de moins. Cette approche est non seulement problématique pour les professionnelles en soins, mais a un impact direct sur les patients. Offrir une stabilité dans les soins participe à soigner dignement. » poursuit M. Cormier.
Des négociations qui n’aboutissent pas
À dix jours de la date butoir de la fin des négociations dans le cadre du renouvellement de la convention collective locale, le règlement tarde à venir. Pourtant, des conditions de travail satisfaisantes pour les professionnelles en soins ne peuvent qu’aider à améliorer la situation. Au cœur du litige, la planification de la main-d’œuvre, la stabilité des équipes soignantes et la précarité des postes dans les départements du CISSS. « Comment voulons-nous attirer des professionnelles en soins si nous ne sommes même pas capables de leur offrir un poste de travail stable comportant au moins 4 jours par semaine. Cela fait des années que le Syndicat revendique, défend et réclame des emplois stables et qui procurent aux professionnelles en soins un environnement de travail stimulant et positif. Il est temps que l’employeur démontre sa bonne foi et qu’il envoie un message clair aux professionnelles en soins de Lanaudière. Tout ce que nous voulons, ce sont des conditions de travail dignes afin que nous puissions donner des soins de santé sécuritaires, humains et de qualité. L’heure a sonné. Il faut réagir et trouver des solutions permanentes à ce fléau qu’est le TSO. » de conclure M. Cormier.