Victimes de viol et d’agression sexuelle, le rôle essentiel de nos membres professionnelles en soins auprès d’elles.
L’actualité pendant la saison estivale a été marquée par les scandales liés à la culture du viol, les dénonciations dans la foulée du mouvement #METOO et du recul des droits des femmes aux États-Unis avec la question de l’avortement.
Le Comité de condition féminine du FIQ- SPSELLES est solidaire avec toutes ces femmes.
Au-delà des mots, on souhaite ici mettre en lumière le rôle important et essentiel que jouent nos membres, professionnelles en soins, qui reçoivent et accompagnent les victimes de viol et d’agression sexuelle.
Au CISSS des Laurentides, c’est à l’hôpital de Saint-Jérôme que les victimes sont dirigées en cas d’agression sexuelle, incluant le viol. Elles sont reçues par une infirmière qui les accueille et qui prodigue aux victimes un espace d’empathie, de compassion et de sécurité. L’infirmière obtient alors leur consentement afin de procéder aux interventions nécessaires, dont celles de trousse médico-légale.
La consultation débute par la professionnelle en soins qui aide la victime à compléter l’histoire médico-sociale à l’aide de différents formulaires. Cet historique guidera les interventions subséquentes au dossier.
Par la suite, l’infirmière accompagne la victime lors de la consultation avec un médecin, qui effectue l’examen médical et, selon le cas, les prélèvements pour les ITSS et autres prélèvements médico-légaux. Idéalement les prélèvements sont recueillis dans les 24h suivant l’agression sexuelle, au-delà de cette période les chances de retrouver des indices valables diminuent rapidement. Au-delà de 5 jours les prélèvements de la trousse ne sont plus indiqués, mais la victime doit quand même se présenter au centre désigné afin de compléter une trousse médico-social et recevoir les soins appropriés selon sa situation. L’équipe médicale explique et prescrit les soins et traitements en lien avec la prévention des ITS et de l’hépatite B et pour la prévention de la grossesse. Différents médicaments peuvent être administrés, au besoin ainsi que d’autres en relation avec l’état de choc et les blessures.
L’infirmière partage aussi avec la victime de l’information et du soutien en ce qui a trait à la déclaration policière, signalement DPJ dans le cas de victime mineure, références des organismes communautaires venant en aide aux victimes d’agression sexuelle (CALACS), des ressources d’hébergements de sa région, etc.
La trousse contenant les prélèvements est alors remise aux policiers et enquêteurs et est immédiatement acheminée au Laboratoire de science judiciaire et de médecine légale. Si la victime ne veut pas porter plainte immédiatement, la trousse est conservée au frigo durant 14 jours afin de permettre à la victime de prendre sa décision. Le suivi médical est nécessaire et il sera assuré en toute confidentialité. En effet, les ecchymoses et les lacérations avec ongles apparaissent souvent après 12h donc il est recommandé de faire un nouvel examen au jour 2, de même que certaines autres blessures physiques. Par la suite, certains symptômes peuvent évoluer défavorablement. On peut alors évaluer le degré de gravité sur place. Il est aussi possible d’obtenir un rendez-vous en urgence si saignement, incontinence anale dysurie, etc… Et lors de détresse psychologique marquée.
L’infirmière occupant ces fonctions offre la possibilité de rencontrer une professionnelle désignée pour un suivi psycho sociale à court ou long terme selon les besoins de la victime. Par ailleurs, en tout temps, peu importe le délai écoulé, une victime peut communiquer avec le service info-santé (811) pour obtenir du soutien psycho-social. Pendant tout ce processus, nos membres professionnelles en soins s’assurent que c’est la victime qui demeure au centre de l’intervention, que la trousse médico-légale demeure un instrument et non une fin en soi. L’examen et les prélèvements sont déterminés par le récit de la victime et les interventions respectent son consentement.
L’équipe qui s’occupe des trousses médico-légale au CISSS des Laurentides est de garde à tour de rôle. Ce travail m’apporte une proximité et un sentiment d’aider la victime tout en apportant aucun jugement sur la situation vécue. Je peux aider la victime sur le plan physique ainsi que psychologique. La profession que j’ai choisie est remplie de défis en tout genre et ce type de défi me permet de m’accomplir dans mon travail.
Marilou Howison Infirmière
L’accompagnement et le soutien des professionnelles en soins désignées et formées pour ce genre d’interventions sont primordiaux et essentiels. Le Comité FIQ – SPSELLES saluent leur travail et leur dévotion auprès de ces femmes.
Nous, votre comité condition féminine, espérons, par cet article vous avoir bien informé afin de démystifier et faciliter votre démarche.