Manque de personnel et heures supplémentaires obligatoires : le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et Centre-du-Québec dénonce la crise et l’inaction du CIUSSSMCQ
Le FIQ–Syndicat interprofessionnel en soins de la Mauricie et Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ) est très préoccupé par l’épuisement de ses membres, les professionnelles en soins, qui se font encore imposer de faire des heures supplémentaires. Le syndicat demande expressément à la direction de faire cesser ces méthodes de gestion et de trouver des solutions durables.
La sécurité des patients compromise
Seulement au mois de juillet, les infirmières et les infirmières auxiliaires du Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot ont effectué beaucoup trop de quarts de travail en heures supplémentaires et en heures supplémentaires obligatoires. « Du 19 juin au 19 août, nous avons comptabilisé 138 quarts de travail en heures supplémentaires obligatoires, effectués par des infirmières ou des infirmières auxiliaires. Pourtant en juin dernier, l’employeur a mis en place une restructuration de personnel mais cela a eu pour effet de désorganiser les services et a provoqué l’effet inverse. Il a proposé de sortir des professionnelles en soins des lieux où elles travaillaient pour les déplacer dans d’autres CHSLD. En plus de créer de nouvelles pénuries, les membres sont délocalisées, vivent de l’insécurité quotidiennement, et sont appelées à rester au travail contre leur gré », rapporte Brigitte Roy, vice-présidente du FIQ-SPSMCQ.
Les données probantes démontrent que les risques sont exponentiels après 12 heures consécutives de travail et dès que le nombre d’heures supplémentaires des infirmières augmente de 5 %, les décès des patients grimpent de 3 %. Cette crise sévit malheureusement dans certains autres CHSLSD de la région. « C’est assez et il faut trouver des solutions et en finir avec la crise vécue depuis trop longtemps au CIUSSSMCQ, nous sommes inquiètes pour la qualité et la sécurité des soins dans la région et nous voulons que la direction agisse rapidement », ajoute Brigitte Roy.
Urgence d’agir
«Nous sommes sur le terrain et nous entendons l’épuisement des professionnelles en soins, beaucoup d’entre elles songent à quitter leur profession, neuf personnes ont remis leur démission dernièrement. Nous travaillons pourtant d’arrache-pied et avons multiplié les solutions à la table de négociation pour améliorer les conditions de travail et d’exercice des professionnelles en soins. L’employeur doit se rendre à l’évidence que la stabilité des équipes de travail est la première mesure à mettre en place et la plus efficace pour diminuer la pression et la charge mentale que subissent actuellement les professionnelles en soins », explique la présidente du FIQ-SPSMCQ, Nathalie Perron.
Des conditions de travail inhumaines
Les professionnelles en soins sont en constante adaptation et sont aussi contraintes de revoir la planification de leur travail en raison du manque criant de préposés aux bénéficiaires qu’elles sont obligées de remplacer. « La surcharge de travail et la charge mentale qui reposent sur les épaules des professionnelles en soins sont énormes. Ça devient inhumain. Ces dernières s’épuisent physiquement et psychologiquement sans savoir si elles peuvent retrouver leur famille après leur quart de travail. Plusieurs employés se retrouvent en épuisement ou se blessent dans de telles conditions de travail. », rapporte Roberto Bomba, trésorier et coresponsable de la négociation à la FIQ.
Le syndicat lance un cri d’alerte au ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, pour qu’il mette en place des mesures concrètes au sein du CIUSSSMCQ afin de régler la crise qui sévit actuellement et qui a des conséquences importantes sur le personnel et les résidents qui séjournent en CHSLD.